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Plan national d’action Lynx, une cohabitation possible ?

Claude Font et Guy Scalabrino sont venus sur le terrain dans les Vosges pour parler prédation. Photo : DR
Claude Font et Guy Scalabrino sont venus sur le terrain dans les Vosges pour parler prédation. Photo : DR

A l’initiative de Jean Yves Poirot, président de la section ovine de la FDSEA des Vosges, une réunion syndicale inter-massif à eu lieu à la Bresse. Tout l’enjeu était d’échanger autour du plan national d’action lynx dont les conclusions doivent être soumises au vote du groupe national prochainement.

C’est sous un déluge incessant que des responsables syndicaux de la FNO, FNSEA et JA se sont retrouvés à la Bresse, au GAEC d’entre les gouttes chez Jean Yves Poirot et Lucie Weyer le 26 mai dernier afin d’échanger sur le dossier lynx.

S’il fait moins parler de lui en termes d’impact sur l’élevage, il n’en reste pas moins un super prédateur qui a colonisé entièrement le massif du Jura et cherche aujourd’hui à étendre son territoire. En effet si, contrairement au loup, il ne vit pas en meute, chaque individu « protège » un territoire allant de 50 à 100 km2. Mais aujourd’hui la place manque et il s’étend vers la plaine ou vers le nord. En parallèle, si dans les Vosges la population est encore à ce jour « minime » le lynx tend à recoloniser le territoire notamment en revenant par l’est et la province allemande du Palatinat, ou des lâchers ont eu lieu. La profession agricole reste vigilante à son sujet notamment à l’occasion de la mise en œuvre prochaine du plan national d’actions.

Pouvoir prélever un lynx "atypique"

Claude Font, secrétaire général adjoint de la Fédération Nationale Ovine, Guy Scalabrino, représentant le FNSEA pour le comité lynx sont venu échanger avec les éleveurs concernés sur les revendications à porter en haut lieu. Pour l’ensemble des participants présents notamment Emmanuel Blanc, porteur du dossier à la FNO de l’Ain, il n’est pas concevable de réintroduire des lynx quand, dans le même temps, il colonise de nouveaux territoires à l’instar du loup.

Parmi les autres revendications, beaucoup se rapprochent de celles concernant le plan loup à savoir le refus de toute conditionnalité des aides en sachant que, dans les Vosges bien plus que dans le jura la mise en place de moyens de protection des cheptels contre les attaques de lynx est incompatible avec les moyens de protection mis en place pour se défendre du loup tant les caractéristiques de ces deux super-prédateurs sont différentes.

La nécessité de pouvoir prélever un Lynx « atypique » doit aussi être gravé dans le marbre. Par ce terme on désigne un lynx qui va s’attaquer massivement à un cheptel ovin plutôt qu’à des proies sauvages comme c’est le cas normalement. En effet si on parle beaucoup des dégâts occasionnés par le loup sur l’élevage, le lynx quant à lui en occasionne peu mais ils peuvent être dramatiques quand l’animal se focalise sur un troupeau.