En février dernier, Solaal Grand-Est a formé de nouveaux ambassadeurs. Leur mission est de promouvoir l’association, et l’aider à conforter sa croissance.
Mardi 14 février, Solaal Grand-Est formait une nouvelle promotion d’ambassadeurs du don agricole. Deux axes principaux : la réglementation sur le gaspillage alimentaire, ainsi que les modalités pratiques du don. De retour dans leurs départements respectifs, les ambassadeurs pourront faire connaitre Solaal autour d’eux, et promouvoir le don agricole.
« Je vends mes œufs en vente directe, mais le marché est fluctuant. Je préfère donner une partie de ma production que devoir la jeter », témoigne Baptiste Lespagnol, installé en polyculture élevage à Létricourt (54) et nouvel ambassadeur de l’association. « Avec Solaal, nous n’avons qu’un seul interlocuteur, c’est pratique. De plus, le don s’enregistre en cinq minutes sur la web-app de Solaal. Les associations viennent ensuite le récupérer. C’est rapide et efficace », ajoute-t-il. Alors, lorsqu’Amandine Pasquier, coordinatrice régionale de Solaal Grand-Est, lui a proposé de devenir ambassadeur, il n'a pas hésité.
Après leur formation théorique, les membres du conseil d’administration et les ambassadeurs ont visité la Banque alimentaire de Vandoeuvre-lès-Nancy. Pour gérer les dons qui arrivent et repartent de la plateforme de 2.300 m², ce sont environ cent bénévoles qui se relaient, l’équivalent de trente ETP. En plus des bénévoles, l’association peut compter sur les quatorze salariés du chantier d’insertion ainsi que cinq salariés permanents. La Banque alimentaire fait office d’opérateur de logistique. Elle centralise des dons, et les redistribue à des associations en lien direct avec les bénéficiaires.
Des contraintes logistiques
En 2022, cette Banque Alimentaire a récolté et distribué 2.850 tonnes de dons. Parmi eux, très peu de dons agricoles. Une pratique du don encore peu développée et un département (le 54) potentiellement peu susceptible de présenter des surproductions peuvent être des facteurs explicatifs. Il existe aussi contraintes logistiques. « C’est assez compliqué de récupérer des big bag de carottes ou de pomme de terre », explique Philippe Julien. En effet, il faut ensuite les remettre en filets ou en caisse pour les distribuer. Certains produits posent des problèmes de reconditionnement « Nous n’avons par exemple pas le droit de couper les meules de fromage », ajoute Philippe Julien, président de la Banque Alimentaire de Nancy et Meurthe-et-Moselle. En outre, « il est difficile pour nous de recevoir un camion entier d’un même produit, il nous faudrait une plateforme logistique régionale », poursuit Geneviève Pupil, vice-présidente de la Banque Alimentaire de Nancy et Meurthe-et-Moselle.
Ainsi, beaucoup de chemin reste à parcourir pour développer le don agricole. Toutefois, cette pratique affiche une bonne dynamique de croissance sur la région. Depuis sa création en 2021, Solaal Grand-Est a récolté et distribué 400 tonnes de dons, l’équivalent de 800 000 repas. « L’activité monte en puissance. Sur les mois de janvier et février 2023, nous avons déjà récolté 45 tonnes de dons, explique Amandine Pasquier. A titre de comparaison, en 2022, c’était 400 kg ».