Succès les prix des pratiques agroécologiques

La distribution des prix pour les pratiques agroécologiques décernés par le Concours général a rempli le stand du ministère au salon de l'agriculture. Ce concours récompense l’agroforesterie, les prairies fleuries et les jeunes jurés. C’est le témoin des avancées de l’agroécologie. 

Pour sa dernière année en qualité du président du comité d’orientation, Philippe Noyau, agriculteur en Centre-Val-de-Loire, a défini ce concours des pratiques agroécologiques comme « une récompense pour les agriculteurs qui bossent sur le terrain, renforcent l’autonomie de leur exploitation, captent du carbone et dégagent un revenu ». Par l’émulation qu’il suscite de la part d‘agriculteurs de toute la France « ce concours est le témoin des avancées de l’agroécologie ». « Il s’inscrit dans le cadre du Pacte en faveur de la haie lancé sur ce même salon de l’agriculture il y a une année », a souligné Elodie Lematte, chef du service performance environnementale au ministère de l’Agriculture, lequel souhaite « promouvoir la haie comme un élément essentiel dans l’évolution du paysage agricole ». 

19 prix nationaux

En soutien du concours, Célia de Lavergne, directrice de l’eau et de la biodiversité au ministère de la transition écologique : « il ne faut pas opposer agriculture et écologie » a-t-elle déclaré, « mais avancer sur les MAEC*, sur les paiements pour services environnementaux, travailler sur les pollinisateurs, les prairies permanentes et faire avancer le règlement sur la restauration de la nature ». A côté des partenaires du concours, ce sont les lauréats et leurs proches qui ont formé le gros des troupes du public. Cinquante-trois exploitations ont été sélectionnées en agroforesterie, catégorie implantation et gestion, et en prairies et parcours. L’intérêt de la remise des prix est de faire connaissance et de découvrir les pratiques des uns et des autres. Dix-neuf prix nationaux ont été attribués. 

Bénéfices écosystémiques

En agroforesterie, catégorie implantation, c’est Eric Germond, éleveur de bovins à Chabanais (Charente) qui remporte le premier prix. Après la tempête de 1999, il a modifié complètement son exploitation, arrêté les pesticides et engrais chimiques et remis les vaches à l’herbe. Il a aussi planté vingt kilomètres de haies pour recréer le bocage sur 16 hectares découpés en onze parcelles. Des arbres qui protègent les animaux et servent aussi de litière et de fourrage. Grâce à ce système, il a 45 jours d’herbe de plus que ses collègues. Il est soutenu par l’association Prom’haies.

En agroforesterie, catégorie gestion, c’est à dire des haies implantées depuis plus de dix ans, le premier prix revient au Gaec Villard et Philippe à l’Orée d’Ecouves (Orne). Cette exploitation laitière bio de 220 hectares, dont la moitié en herbe, comporte 45 kms de haies plantées par le père d’un des exploitants, déjà convaincu des avantages du bocage. A côté des bénéfices écosystémiques la vente du bois procure un revenu complémentaire. La taille des haies est limitée pour favoriser leur densification d’où leur labellisation. Un prix spécial du jury a été attribué en catégorie gestion à la ferme du château à Fallon en Haute-Saône, l’autre pays de la mirabelle. Le système des prés-vergers permet de conserver vingt hectares d’arbres fruitiers sous lesquels des moutons pâturent. 

Valoriser le potentiel écologique des prairies 

Le Concours Prairies et parcours récompense le savoir-faire des éleveurs pour valoriser le potentiel agronomique des prairies fleuries en jouant sur les pratiques de fauche et de pâture. C’est la conduite d’une parcelle qui est mesurée. Le premier prix est revenu à Eric Cattenoz, à Geishouse (Haut-Rhin). Il élève des Vosgiennes pour la viande. Les bœufs et les génisses sont conduits à l’herbe jusqu’à l’âge de 36 mois, d’où la nécessité de soigner ses prairies pour avoir une flore diversifiée et des foins de qualité. Au total douze éleveurs ont été primés pour la qualité de leurs prairies naturelles. Les résultats sont disponibles sur www.concours-général-agricole.fr onglet pratiques agroécologiques. 

(*) Mesures agro-environnementales et climatiques européennes