Les cumuls pluviométriques lorrains ont oscillé entre 50 et 120 mm, et les précipitations régulières du mois de mars ont été très propices à une fertilisation azotée. Bien qu'un peu avancées, les parcelles de blé sont bien approvisionnées en azote et peuvent tranquillement attendre le dernier apport d'azote. La dose de cet apport pourra être ajustée grâce à un outil de pilotage.
Le début de la campagne 2022-2023 a été marqué par des cumuls de températures très nettement supérieurs à la moyenne. Elles ont atteint des niveaux maximaux depuis les vingt dernières années. Ces conditions climatiques ont eu un effet direct visible sur les céréales d’hiver avec notamment une apparition plus précoce du stade épi 1cm, d’environ dix jours. Habituellement autour du 25-30 mars pour un semis de début octobre, cette période est en fréquentielle plutôt sèche et donc peu propice à une bonne valorisation de l’azote. Une fois n’est pas coutume, 2023 échappera à cette tendance en raison de sa précocité permettant ainsi une gestion de la fertilisation azotée sereine sur le début du mois de mars. En effet, cette période est en fréquentielle plutôt pluvieuse ce qui est confirmé cette année avec des cumuls de pluie variant de 50 à 120 mm sur la région du 01/03 au 26/03.
Suivre l’indice de nutrition azotée
Ainsi, les parcelles de blés sont à ce jour très bien nourries d’un point de vue azote, ce qui assure une bonne nutrition pour la montaison et permet d’attendre sereinement le dernier apport. La dose de cet apport pourra être ajustée grâce à outil de pilotage, comme l’outil CHN, développé par Arvalis. Ce dernier permet de suivre en temps réel l’indice de nutrition azotée du blé. Ainsi, il est possible de juger de l’état d’alimentation azotée d’un blé en équilibrant besoins en azote et biomasse.
Grâce aux outils de pilotage on peut diagnostiquer l’état de nutrition azotée des plantes en cours de montaison. Ils indiquent si la culture est correctement alimentée en azote, en carence ou encore en excès. Quel que soit l’outil utilisé, le calcul de la dose totale prévisionnelle doit se faire au préalable à l’aide d’une méthode reconnue. Une partie de cette dose doit être mise en réserve pour un apport fin montaison. En effet, fractionner la dose d’azote peut s’avérer très intéressant. A dose totale égale, réaliser trois apports par rapport à deux apporte en moyenne + 1q/ha et + 0,3% de protéines d’après plus de 200 essais Arvalis et partenaires.
Troisième apport : entre deux nœuds et dernière feuille étalée
Le diagnostic de nutrition réalisé au moyen d’un outil de pilotage permettra de calculer finement la dose du dernier apport, en s’adaptant au contexte de l’année. Le conseil de dose est généralement compris entre 0 et 80 kg N/ha pour le dernier apport.
Une fois la dose définie, reste à positionner le dernier apport. Selon des essais, le meilleur stade pour le rendement et la protéine se situe vers la sortie de la dernière feuille. Au stade fin montaison l’efficacité des engrais dépasse régulièrement 90 % de la dose apportée. De plus, à cette période il est possible de compter sur la contribution en azote du sol grâce à la minéralisation de la matière organique qui est d’autant plus importante. Le pilotage sera d’autant plus justifié dans des systèmes de culture avec des apports de produits résiduaires organiques.
Enfin, la crainte d’une mauvaise valorisation de l’azote apporté tardivement (fin avril à mi-mai) n’est pas statistiquement fondée dans notre région où, sept années sur dix, il pleut suffisamment pour qu’un apport d’engrais soit valorisé.
Retrouvez l'article complet dans Le Paysan Vosgien du 7 avril.