Si l’année s’annonçait prometteuse pour les mirabelles, les précipitations se sont multipliées à l’heure de la récolte. La part de fruits transformés devrait donc être supérieure à la moyenne, cette année. Focus avec Quentin Hoffmann, dans les vergers de l’AREFE.
De l’eau, de l’eau, encore de l’eau. La récolte 2023 de mirabelles s’est déroulée sous le signe de la pluie. Pourtant, «jusqu’au 25 juillet, les conditions étaient idéales, après un printemps pluvieux sans épisode de gel majeur et du soleil en début d’été, les fruits étaient charnus et sucrés», rappelle Quentin Hoffmann, président de l’association Mirabelles de Lorraine et directeur de l’AREFE (association régionale d’expérimentation fruitière de l’Est). L’année s’annonçait donc prometteuse pour le fruit d’or, avant que la pluie ne s’en mêle. «Il a plu quasiment tous les jours pendant la récolte, avec plusieurs orages. De nombreux fruits se sont fissurés, certains ont pourri», indique Quentin Hoffmann. Alors, sur les vergers expérimentaux de l’AREFE, comme ailleurs, «nous avons beaucoup trié, cela demande un peu plus de travail au verger, mais aussi au conditionnement», ajoute-t-il. La production ne devrait donc pas dépasser les 100 à 120 tonnes sur les 20 ha de vergers expérimentaux situés autour de Vigneulles-lès Hattonchâtel, alors qu’elle était en moyenne de 160 tonnes sur les dix dernières années.
Récolte flash
«Nous avons commencé à récolter le 7 août et nous devrions avoir terminé vers le 25 août», estimait Quentin Hoffmann, le 18 août. Une période de récolte de moins d’un mois, qui contraste avec celles des dernières années, lorsque les producteurs s’interrogeaient sur la disponibilité des saisonniers pour des récoltes débordant sur le mois de septembre. De plus, si habituellement la production se répartit entre un tiers de fruits cueillis pour le marché du frais, et deux tiers récoltés mécaniquement pour l’industrie, cette année, la proportion de mirabelles transformées devrait être plus élevée. «Nous avions retenu une vingtaine de saisonniers pour la cueillette et une dizaine pour la récolte mécanique. Finalement, les cueilleurs n’ont pas beaucoup travaillé», explique Quentin Hoffmann. En effet, les fruits humides ne se conservent pas bien, et ne peuvent donc pas être valorisés en frais. Il est nécessaire de les transformer rapidement. «Avec notre organisation, les fruits sont transformés un à deux jours après avoir été récoltés. Plus que jamais, nous sommes heureux d’avoir investi dans des outils de transformation. Cela nous permet de valoriser bien plus de fruits, de limiter les pertes», confie Quentin Hoffmann.