
Le CNIPT, l’interprofession de la pomme de terre destinée au marché du frais, a tenu son Assemblée générale le 7 janvier à Paris.
La filière pomme de terre a connu une campagne 2023-2024 exceptionnelle. La production s’est élevée à 6,8 millions de tonnes, en hausse de 12,7 % par rapport à la campagne précédente. Cette augmentation de la production a été rendu possible par une hausse des emblavement de + 2,3 % pour atteindre 159 000 hectares, et par une augmentation des rendements. La dernière campagne a été une année record pour les exportations françaises qui se sont élevées à 3,5 millions de tonnes en volume (+ 10 %) et 1,2 milliard d’euros en valeur (+ 28 %).
La France a ainsi confirmé et conforté son statut de premier exportateur mondial de pommes de terre. Désormais, une pomme de terre sur deux produite en France est exportée soit pour un usage industriel (1,8 million de tonnes), soit pour le marché du frais (1,4 million de tonnes). Sur le plan national, c’est aussi le débouché transformation qui tire la production. La consommation de pommes de terre à l’état de frais stagne. Les achats des ménages ont été en recul de 4,2 % en volume en 2023-2024 dans un contexte de hausse des prix. Le prix moyen du kilo de pommes de terre s’est établi à 1,43 E/kg, soit une hausse de 9,9 %. « La pomme de terre reste un produit accessible et consommable par tous, un des rares à avoir connu une inflation en dessous des 10 % » s’est félicitée Florence Rossillion, directrice du CNIPT - Comité National Interprofessionnel de la Pomme de Terre.
Relance de la consommation
« Le marché de la pomme de terre fraiche est à la fois en érosion et en mutation avec davantage de petits conditionnements vendus et des exigences consommateurs de plus en plus polymorphes » constate Marc Morelatto, président de la Commission ‘études économiques’ de l’interprofession. La relance de la consommation nationale est donc le principal défi que doit relever le CNIPT, tout en continuant à soutenir les marchés export.
Pour y parvenir, l’interprofession s’est réorganisée en trois secteurs : production, commerce entre professionnels, commerce au consommateur. Cela a « permis de mieux représenter les acteurs de notre filière », a rappelé Joanny Dussurgey, président du CNIPT. « À présent, il est essentiel de garantir l’équité entre ces secteurs. Une répartition juste des cotisations, reflet du poids et de l’implication de chacun, est la clé pour pérenniser nos moyens d’action ». « L’interprofession, c’est notre force, ajoute le président. En assumant pleinement notre rôle de régulateur, nous évitons que l’État décide à notre place ». « Prenons cette responsabilité avec audace et ambition, et faisons de la pomme de terre un exemple en matière d’innovation, de durabilité et – osons le dire – de convivialité ! » a conclu Joanny Dussurgey.
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