Après plusieurs mois de mobilisation, la FNPL, dans le sillage de la FNSEA et de JA, a œuvré pour faire entendre la demande d’une juste rémunération des agriculteurs ou encore d’une simplification des normes qui pèsent sur les éleveurs. L’enjeu était aussi de redonner du sens et de la dignité à notre métier, que nous exerçons avec une grande responsabilité.
Bien qu’encore incomplètes, la mobilisation de toutes et tous a d’ores et déjà permis de cranter auprès du Gouvernement des réponses importantes (abandon de la hausse du GNR, mesures fiscales en faveur des exploitations, soutien aux éleveurs touchés par la MHE …).
Plus que jamais, notre combat vise à garantir aux éleveurs un revenu digne, afin de faire perdurer notre métier, attirer de nouvelles vocations, mais aussi recruter dans les fermes et œuvrer en faveur de la transition écologique.
Si le revenu résulte de la différence entre un prix de vente et des charges, nous avons donc bien deux sujets pour améliorer les conditions de vie économiques des éleveurs et nous ne traiterons pas l’un aux dépens de l’autre !
Il est fondamental aujourd’hui de ne pas laisser retomber la pression engagée depuis plusieurs mois sur deux fronts par le collectif que représente le réseau syndical de la FNPL :
- L’origine du lait dans les produits transformés, car il n’est pas acceptable que pour des motifs économiques le lait français soit remplacé par du lait importé.
- La stricte application d’EGalim pour une prise en compte de l’ensemble des charges des producteurs dans le prix.
C’est dans ce contexte que la FNPL adresse aux producteurs de lait un message conquérant pour 2024. Pour parvenir à ces objectifs, il est important de positionner un acteur au cœur des enjeux : les Organisations de Producteurs (AssOP et OP).
Aujourd’hui, la FNPL appelle les producteurs de lait à maintenir l’esprit collectif. Certains industriels rêvent de revenir à une relation individuelle avec les éleveurs, pour ne pas s’embarrasser d’OP qui négocient et défendent, elles-aussi, l’intérêt économique des producteurs !
Or la jurisprudence le rappelle : l’acheteur n’est pas libre de négocier avec un producteur qui a donné mandat à son OP.
Alors que la loi EGalim 2 est venue porter la responsabilité de la contractualisation aux producteurs et plus particulièrement aux OP, la contractualisation des volumes par une organisation de producteurs est garante d’une certaine stabilité (il est plus difficile pour les acteurs de l’aval de remettre en cause un contrat qui impacte plusieurs centaines de producteurs, qu’un contrat individuel).
A l’heure d’une remise en cause presque systématique des formules de prix par les industriels et alors que la profession réclame une transparence sur le prix des matières premières agricoles, le rôle et la place des OP doivent être confortés dans le futur texte de loi dit « EGalim 4 » en réponse aux tours de bras et manœuvres des transformateurs privés qui préfèreraient leur lente disparition.
De même, n’oublions pas que 55 % de la collecte laitière est réalisée par des coopératives, autre force du collectif : les lois EGalim s’appliquent au régime coopératif dans le même objectif, à savoir celui d’une rémunération qui englobe tous les enjeux des producteurs de lait.
Les prochains mois vont donc être cruciaux entre la Loi d’Orientation Agricole [que l’on espère aussi ambitieuse que l’attente aura été longue pour qu’elle soit examinée par le Parlement] d’une part, et nouvelle loi EGalim d’autre part. Mais la FNPL sera au rendez-vous pour réaffirmer clairement à tous que les producteurs de lait ne seront jamais si bien représentés qu’en œuvrant collectivement !