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Ecobioviande, acquérir les bonnes stratégies

Les associés du Gaec du Cytise ont accueilli les membres du groupe Écobioviande pour la rencontre annuelle de restitution des résultats technico-économiques. Photo : DR.
Les associés du Gaec du Cytise ont accueilli les membres du groupe Écobioviande pour la rencontre annuelle de restitution des résultats technico-économiques. Photo : DR.

Le 30 janvier,  onze exploitations allaitantes bio basées en Lorraine se sont réunies,  chez Tristan Choné, associé du Gaec du Cytise, à Mandres-aux-quatre-Tours (54).

Les éleveurs gardent en mémoire l’été 2021 où les pluviométries importantes ont bousculé les chantiers de récolte et les périodes de pâturage. Malgré tout, les quantités récoltées étaient très bonnes, ce qui a permis d’utiliser les stocks restants sur l’été 2022. «Les stocks 2021 et les bonnes repousses de l’automne, en quantité et en qualité, ont permis aux animaux de reprendre de l’état et d’équilibrer les bilans fourragers», rappelle Céline Zanetti, conseillère bovins viande et fourrages à la Chambre d’agriculture de la Moselle.

Les éleveurs développent des stratégies de valorisation de l’herbe très différentes. Le Gaec du Cytise a notamment pour objectif de ne pas affourager au parc l’été. Tristan a mis en place un stock d’herbe sur pied qui permet de maintenir la pâture lorsque la pousse de l’herbe n’est plus là en été. La diversité de la flore et un déprimage en début de printemps lui permettent d’avoir un fourrage sur pied de qualité malgré un stade avancé au moment de son exploitation par les animaux. Cette technique de pâturage sera mise en avant lors du séminaire Super G, qui doit se dérouler, le vendredi 12 mai, à Chenicourt (54), chez Valentin Maire.

Gestion du troupeau, des choix différents

La production brute de viande vive (Pbvv) moyenne du réseau (261 kg/Ugb) est inférieure aux références habituellement observées sur les systèmes allaitants (290 kg/Ugb). Il existe cependant de fortes disparités entre les exploitations (de 191 à 377 kg/Ugb), qui ont alimenté les échanges entre éleveurs. Mortalité des veaux et intervalle vêlage-vêlage (Ivv) sont des critères à maîtriser pour une Pbvv/Ugb élevée. Ainsi, l’éleveur le plus performant sur l’indicateur de perte des veaux (0 % ; moyenne 9 %) gère une exploitation de petite taille en vente directe. Les animaux sont logés dans plusieurs bâtiments lors de la période de vêlages afin d’éviter la transmission des maladies et infections. Les stratégies en cas de pertes sont également variables avec certains éleveurs qui n’hésitent pas, par exemple, à remplacer les veaux morts par des veaux de race laitière.

Les éleveurs doivent viser un Ivv de 370 jours pour ne pas être pénalisés sur la Pbvv, la moyenne du groupe est de 385 jours. Un des agriculteurs du groupe a fait le choix d’investir des sommes importantes dans un équipement de surveillance (caméras, colliers,…) afin de détecter au mieux les chaleurs. Son Ivv est de 374 jours.

La vente directe pour conforter son revenu ?

Plus de la moitié des exploitants pratiquent la vente directe de leurs produits sous différentes formes : de la caissette au produit élaboré. Les circuits de commercialisation sont également très différents : vente à la ferme, dans des magasins ou en livraison. Certaines exploitations développent de nouveaux produits pour répondre à la demande des clients (produit transformé, service traiteur) ou la demande de filières spécifiques (viande bio de la race Angus). Les échanges entre les agriculteurs rappellent que l’obtention d’un bon revenu, sur une exploitation agricole, réside, avant tout, dans la cohérence globale du système. L’assolement, la gestion des cultures et de l’herbe, les performances techniques du troupeau et le mode de commercialisation doivent être regardés dans leur ensemble, afin de bien cerner et évaluer les stratégies mises en place par les éleveurs.