La FNPL prépare activement la rentrée. Les 29 et 30 août, les responsables se sont retrouvés dans le Lunévillois pour un bureau décentralisé. L’occasion d’une rencontre avec le président, Thierry Roquefeuil, pour faire le point sur l’actualité laitière.
Alors que l’été touche à sa fin, le bureau de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) s’est réuni, dans le Lunévillois, les 29 et 30 août, pour préparer la rentrée syndicale. Une rentrée qui ne rimera pas avec sérénité. «Les négociations entre des organisations de producteurs et les industriels, notamment Lactalis, Savencia et Danone restent compliquées. Les relations avec le groupe Bel sont meilleures. Certains présidents d’OP sont aujourd’hui assez pessimistes», analyse Thierry Roquefeuil, producteur laitier dans le Lot, et président de la FNPL.
D’autant qu’en 2022, «les éleveurs français ont consenti des efforts vis-à-vis des consommateurs par rapport à l’inflation, et du retard pris par EGAlim. Aujourd’hui, les charges n’ont pas diminué. Si les charges ne baissent pas, les producteurs ne doivent pas subir une baisse des prix». Thierry Roquefeuil appelle à «garder la bonne dynamique prix de début 2023, aussi sur 2024».
Autre point de vigilance «à court terme» : les promotions, «surtout au moment de la rentrée. On va regarder de près ce qui se passe. Ces promotions ne doivent pas avoir d’impact sur le prix payé aux producteurs». Le quatrième trimestre fera l’objet de toutes les attentions pour la FNPL.
Redonner confiance aux producteurs
Autre sujet d’inquiétude : la déprise laitière. «La production française ne cesse de reculer depuis 2015». Date à laquelle les contrats laitiers ont pris le relais des quotas, «ce qui nous a permis de continuer à maîtriser la production». Les pays européens «inflationnistes sur les volumes» doivent aujourd’hui réduire leur production pour des questions environnementales. «Ça laisse de la place aux éleveurs français, mais il nous faut un signal fort sur les prix pour leur donner envie de continuer à produire. Les signaux doivent venir des industriels, mais aussi des pouvoirs publics. Il faut redonner confiance aux producteurs».
«En France, nous avons l’avantage d’avoir une production laitière de qualité sur l’ensemble du territoire. Il faut le dire. Nous travaillons actuellement à la rédaction d’un manifeste pour l’élevage laitier qui sera présenté sur les différents salons de l’automne. Nous devons garder une France laitière, pour assurer le marché intérieur mais aussi être présent à l’export. Nous devons montrer que la filière laitière a de l’avenir», plaide Thierry Roquefeuil. Également dans l’objectif de donner aux jeunes l’envie de s’installer.
Le renouvellement des générations représente un enjeu de taille. «Il y a beaucoup de pistes, mais avant tout, pour attirer les jeunes, il faut assurer le prix du lait». Les discussions portent également sur la future PAC 2027. «C’est demain» .