Après une reconversion professionnelle, Adeline Villemin s’est installée en début d’année au GAEC de Mariemont, exploitation familiale située en zone de montagne aux Arrentès-de-Corcieux.
Son arrivée en tant qu’associée sur l’exploitation de polyculture élevage a participé à l’évolution des débouchés de la production laitière et, depuis peu, un atelier de transformation et un point de vente de yaourts a vu le jour dans la cour de la ferme. L’atelier a été inauguré le 9 juin et l’exploitation a ouvert ses portes au public dès le lendemain. Un succès puisque plus de cent personnes ont pu visiter l’atelier fraîchement terminé.
Présentez vous
Adeline Villemin : « Je suis Adeline Barrois, Villemin est mon nom d’épouse. Je me suis installée au premier janvier 2023. Avant cela, j’étais mère au foyer. Avec mon époux nous avons trois enfants : Léo, 18 ans et Lucas et Axel les jumeaux de 10 ans.
Présentez l’exploitation
A.V. : Nous sommes trois associés : Philippe, mon beau-père, Nicolas mon époux et moi-même. Ma belle-mère, Monique est également sur la ferme en tant que conjointe collaboratrice.
Nous avons une surface d’environ 130 ha de terres agricoles et 226 têtes de bétail : une centaine de Charolaises et 65 laitières pour une production de 400 000 L de lait vendus à Savencia. De mon côté, je devrais utiliser environ 3400 L de lait à l’année pour la production de yaourt. Cette part de lait destinée à la transformation devrait augmenter d’année en année.
Quel est votre parcours ?
A.V. : J’ai d’abord travaillé à l’école de ski de Gerardmer puis dans une usine d’agroalimentaire. Je suis ensuite devenue mère au foyer pour pouvoir m’occuper de mes enfants. Pour m’installer j’ai fait la formation 39h proposée par la Chambre d’Agriculture des Vosges en décembre 2021. Comme j’ai plus de 40 ans, je me suis installée en tant qu’associé du GAEC uniquement avec les aides du département et de la région le 1er janvier 2023. Mon installation nous a aussi permis d’obtenir 100 000L de lait supplémentaires à produire grâce à Savencia et l'UPLV.
Pourquoi avez-vous choisi de vous lancer dans la transformation ?
A.V. : Une exploitation qui n’évolue pas, c’est une exploitation qui meurt. Nous avons voulu diversifier nos débouchés et pendant le confinement, beaucoup de personnes nous ont contacté pour savoir si nous faisions de la vente directe. Nous produisons bien du lait et de la viande mais jusque là nous ne vendions rien aux particuliers. Notre viande est vendue directement aux boucheries et nous avons un contrat avec le Leclerc de Bruyères. Après réflexion j’ai proposé que l’on se lance dans la transformation laitière. Nous avons donc réuni la tribu et nous avons décidé de partir sur les yaourts.
Pourquoi les yaourts ?
A.V. : J’ai pu faire des tests avec ma yaourtière à la maison pendant le confinement et puis, les conseillers de la Chambre d’Agriculture des Vosges ont fait une étude de marché et il s’est avéré qu’il n’y avait pas de producteur de yaourts dans notre secteur.
Notre production de yaourts est vendue en direct à la ferme et à des maisons de retraite, des écoles, des hôpitaux et des magasins de producteurs.
Nous proposons des yaourts natures, aromatisés et bicouche en pots individuels mais nous proposons aussi des pots de 500 g et 1 kg ».