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Stress thermique chez le ruminant

Des précautions sont à prendre en compte pour réduire le stress thermique
Des précautions sont à prendre en compte pour réduire le stress thermique

Après une période pluvieuse de plusieurs semaines, le soleil est revenu... la chaleur aussi ! La température produite par le métabolisme du rumen permet de situer la zone de confort thermique des bovins entre 5°C et 22°C.

Imaginons-nous avec un sac à dos de 30 litres sur le dos qui chauffe à 37°C en permanence... Cette sensibilité des ruminants aux fortes chaleurs les exposent à de nombreux désagréments : baisse de production laitière, altération de la santé des mamelles (mammites et comptages cellulaires), hyperventilation et risques pulmonaires...

Les précautions à prendre en compte

De nombreuses précautions sont à prendre en compte afin de réduire le stress thermique chez le ruminant. Tout d’abord, il faut favoriser l’accès à une eau propre et abondante pour compenser les pertes par transpiration et respiration. Une consommation d’eau insuffisante entraine rapidement une altération du fonctionnement cellulaire. L’augmentation de la dose de chlorure de sodium permet d’inciter les animaux à boire d’avantage (attention à vérifier un accès à l’eau non limitant). Une partie du sel est à imposer (100 g/VL/jour en cas de très forte chaleur) et le reste à mettre en libre service pour permettre la régulation individuelle. Il est recommandé aussi de favoriser le refroidissement de la température corporelle: ombre, pâture de nuit, aspersion, ventilation, brumisation, déconcentration des animaux dans les bâtiments. Une bonne ventilation naturelle du bâtiment reste la première condition indispensable. La vitesse de l’air peut atteindre 4 à 5 m/s en été (pour 0,5 m/s en hiver chez un bovin adulte). Nos conseillers bâtiment sont à votre disposition pour vérifier votre ventilation grâce à des fumigènes, à un anémomètre et à un hygromètre. Des solutions simples existent pour mettre en œuvre une aspersion à moindre coût : un tuyau d’arrosage percé avec une aiguille, ou encore le recyclage d’une rampe de pulvérisateur. Il faut toutefois veiller à ne pas augmenter l’hygrométrie d’un local sans augmenter la ventilation au risque de créer un climat tropical encore plus insupportable.

Parmi les actions à mettre en œuvre pour gérer son troupeau face aux fortes chaleurs, il y a le fait d’assurer une alimentation de qualité, la plus fraîche possible, fractionner les repas si nécessaire, et évacuer les refus. En cas d’échauffement au silo ou dans l’auge, l’utilisation de conservateur liquide (acide propionique, acétique et formique) permet d’éviter l’apparition de moisissures et la reprise de températures. Il est important de veiller à la densité énergétique des rations, re-densifier en cas de baisse d’ingestion avec des amidons lents ou des celluloses digestibles (maïs grains, pulpes de betteraves, coques de soja,…). Il faut présenter aux animaux une ration la moins acidogène possible pour limiter la baisse du pH ruminal et sanguin. Cela permet également de limiter la chaleur produite par le métabolisme du rumen. Vous devez augmenter la concentration de minéraux et de vitamines dans l’alimentation, en particulier le sodium, le potassium et le magnésium. L’apport de lithothamne permet aussi de valoriser la concentration en calcium et en magnésium tout en tamponnant la ration