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Enseignement agricole : à la découverte de la ferme de Braquemont

Les 33 élèves de seconde CGEA du Lycée agricole de Mirecourt ont visité la ferme de Braquemont. ©Photo Mélanie Becker
Les 33 élèves de seconde CGEA du Lycée agricole de Mirecourt ont visité la ferme de Braquemont. ©Photo Mélanie Becker

Vendredi 6 septembre, avait lieu la journée d’intégration des élèves de seconde CGEA (Conduite et Gestion de l’Entreprise Agricole) du lycée de Mirecourt. Ces derniers ont alors pu découvrir la ferme de Braquemont sur laquelle ils seront amenés à réaliser des travaux pratiques durant l’année.

Ce format à destination des jeunes lycéens est renouvelé depuis cinq ans. Marc Arnedo, professeur de travaux pratiques agricoles à Mirecourt, qui l'anime chaque année, explique ses objectifs : «Il y a deux axes importants : le premier, c’est faire du collectif en dehors d’une salle de classe Ce type de journée permet aussi aux enseignants de créer du lien avec les élèves avant de débuter les cours à proprement dit. Le deuxième axe souligné par l’enseignant est le suivant : «Par ces découvertes, on pose le cadre auquel ils seront sensibilisés durant leur scolarité.» «La ferme du lycée doit devenir une seconde maison durant leurs études.» ajoute-t-il.

Découvrir la ferme

L’exploitation compte huit salariés et un responsable. Sa SAU est d’environ 160 ha pour le site de Cornimont et de 240 ha pour celui de Braquemont. Sur ce dernier, seuls 20 ha sont labourés pour l’implantation de méteil. Le support pédagogique comprend également 25 km de haies sur l’exploitation. Les élèves seront d’ailleurs amenés à assister à une journée agroforesterie au cours de leur cursus. 

Au cours de la matinée, les secondes CGEA ont pu faire le tour de la ferme de Braquemont avec le professeur. Au moment de la visite, les 800 brebis qu’accueille habituellement le support pédagogique, étaient en pâturage sur le secteur de Cornimont. Mais les élèves ont pu découvrir les 600 volailles, 450 porcs élevés en plein air, 80 vaches allaitantes et 80 vaches laitières présentes sur site. Pour la traite de ces dernières : «Un planning est mis en place pour les élèves du lycée : le service traite. Tous les jours, deux élèves se lèvent de manière autonome à l’internat. Un salarié passe ensuite les chercher et les ramène en cours après la traite.»

Brigitte Lallemand est professeur de mathématiques et professeur principale de la classe. Cela fait maintenant 12 ans qu’elle enseigne à Mirecourt. « Ces journées nous permettent de rencontrer les nouveaux élèves dans un contexte différent des cours. De cette façon, nous découvrons aussi et leurs caractères.» Durant la journée, Yannick Mousseron et Raphaël Samper, nouveaux professeurs au lycée ont, tout comme les élèves pu découvrir leur nouveau lieu de travail, leurs collègues et les élèves.

Les élèves ont visité les différents ateliers. ©Photo Mélanie Becker
Les élèves ont visité les différents ateliers. ©Photo Mélanie Becker

Des élèves de différents horizons

Malgré des rapports plus ou moins ténus avec le monde agricole, pour la plupart des apprenants, cette journée était une complète découverte. Celle de leur lieu d’études, mais aussi des camarades de classe qui les accompagneront les prochaines années. 

Parmi les 33 élèves de la classe de seconde CGEA se trouvent des profils variés. Plusieurs d’entre eux seront amenés à se croiser à l’internat et certains se connaissaient déjà car ils y avaient fait leur classe de troisième dans l’établissement. C’est le cas d’une dizaine d’entre eux.. 

La classe compte aussi sept filles. Cela fait d’ailleurs quelques années que l’établissement voit ses classes se féminiser. Les profils des élèves évoluent et de plus en plus de profils hors cadre familial intègrent aussi la filière agricole. 

Eliot Lemaire, 15 ans, n’est pas issu du monde agricole mais il aspire à devenir inséminateur: « J’ai fait le choix de venir à Mirecourt en troisième l’année dernière, pour me rapprocher du monde agricole.» explique-t-il.

Romane Deveney a 14 ans, tout comme Eliot, elle n’est pas issue du milieu mais à déjà fais sa troisième sur le campus. « Je voudrais devenir agricultrice. C’est pour cela que j’ai voulu faire ces études. Pour en apprendre plus sur le sujet. » Pour eux, ce sont les travaux pratiques qui ont le plus suscité leur intérêt l’an passé. Romane explique : « J’aime beaucoup les TP car cela change des cours.»

De nouveaux élèves sont aussi arrivés cette année sur le campus, parmi eux : Loan Mettler, 15 ans. «Je suis venu pour faire la formation bac pro seconde agri pour découvrir le métier d’agriculteur car je ne suis pas du tout issu du milieu agricole.» Après son bac, le lycéen souhaite continuer ses études en école d’ingénieur agronome. Etant nouvel arrivant à l’internat «ça été, un peu compliqué ce lundi.» explique-t-il. «C’était difficile de faire de nouvelles rencontres mais cela va mieux depuis, je me suis fait des amis.»

Chloé Pierrel a 15 ans, elle n’est pas issue du milieu mais elle a découvert l’agriculture et notamment la traite via une amie. «Je m’intéressais déjà un peu à ce milieu. Un soir, j’étais chez mon amie à l’heure de la traite, alors je l’ai accompagnée. Cela m’a beaucoup plu, c’est pour cela que j’ai choisi ces études» explique-t-elle.  Interne elle aussi, elle partage son expérience : «Je suis avec des filles qui sont aussi intéressées par le milieu agricole donc il y a une bonne ambiance.»

En effet, une fois la visite terminée, il était temps de déjeuner. Les élèves ont participé à mettre les tables en place, cuire la viande et distribuer les couverts. Autour du repas, les discussions se poursuivent et lorsqu’ils évoquent ce qui les a motiver à s’inscrire à Mirecourt, les mêmes arguments reviennent : la possibilité de faire des travaux pratiques, la qualité des relations avec les enseignants et la bonne ambiance globale de l’établissement et des filières agricoles.

«L’ambiance est assez cool. Nous avons la chance d’être très peu touchés par les problèmes de violence» explique Guillaume Bonnard, chargé de communication de l’établissement. «Nos élèves sont mixés en permanence ce qui nous plaît. Lors de soirées des internes par exemple, 4ème et terminales dansent ensemble. » sourit-il.

Projets et convivialité

Parmi les 420 élèves du lycée, 250 sont internes. Il est donc essentiel pour eux de se rencontrer et de nouer des liens dès le début d’année. C’est en partie l’objectif de cette journée d’intégration mais, les élèves peuvent aussi se divertir, en dehors des cours, notamment grâce à l’association des étudiants du lycée. Différents ateliers et clubs sont mis en place. Comme exemple de projets réalisés par les élèves volontaires : le mercredi après-midi, un groupe renouvelle un char de la Saint Nicolas. Cette opération s’inscrit dans la continuité d’un projet d’information et de communication (PIC) que des BTS ont mené l’an passé. Cette année, l’objectif étant de mêler Jeux Olympiques, agriculture et forêt au sein de leur char.

Grâce à cette journée, les secondes CGEA ont pu découvrir leurs camarades sous un autre jour. Ces premiers échanges, permettent également de créer un climat de confiance entre élèves et enseignants. 

La visite s’est clôturée autour d’un barbecue. ©Photo Mélanie Becker
La visite s’est clôturée autour d’un barbecue. ©Photo Mélanie Becker

Tous comme les secondes CGEA les classes du lycée ont des journées d’intégration. Depuis 2004, les 4ème et 3ème font un séjour de 2 jours à Cornimont. Durant celui-ci, ils enchaînent défrichage et visites de musées. Les BTS quant à eux participent à une journée durant laquelle première et deuxième années sont mélangés. 

Durant l’année, comme leurs prédécesseurs, les élèves seront amenés à mener un projet de A à Z dans le cadre des EIE (Enseignement à l’Initiative de l’Établissement) dans lequel ils devront travailler en équipe. Parmi les projets déjà mené on trouve notamment : la création d’un poulailler qui est encore utilisé aujourd’hui et dont les œufs sont vendus au personnel de l’établissement. Il sert également de support pour des visites scolaires. Les étudiants ont aussi brassé leur propre bière et, cette année, les élèves de seconde CGEA devraient être amenés à fabriquer du jus de pomme.