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La désobéissance en musique

La classe de 2nde professionnelle forêt du lycée agricole et forestier de Mirecourt et leur professeur Pierre - Olivier Poyard photo Matthieu PALMIERI
La classe de 2nde professionnelle forêt du lycée agricole et forestier de Mirecourt et leur professeur Pierre - Olivier Poyard photo Matthieu PALMIERI

Au lycée agricole et forestier de Mirecourt, les élèves de 2nde professionnelle forêt (NJPF) ont donné de la voix. Dans le cadre de la semaine culturelle mise en place par l’établissement, les élèves de Pierre - Olivier Poyard ont participé au projet intitulé : «Mémoire de ceux qui ont dit non à la guerre.»

Chaque jour pendant une semaine, les élèves ont construit pas à pas leur projet. Entre étude de faits historiques, visionnage de films, débats et cours de chants, ils ont composé leur propre chanson de rap.

Un événement historique

Le thème de la semaine : la désobéissance. Pour aborder le sujet, le professeur a présenté à ses élèves la grève des vignerons de Béziers. Le 18 juin 1907, les soldats du XVIIe régiment d’infanterie se sont opposés aux ordres qui leurs étaient donnés. Ils ont refusé de tirer sur une manifestation de vignerons. Suite à cette mutinerie, ils ont été déportés au bataillon disciplinaire de Gafsa en Tunisie pour avoir désobéit. Cet événement historique, les élèves ont pu le découvrir à travers les paroles de la chanson «Gloire au XVIIe.»

Des inspirations musicales et cinématographiques

Pour pouvoir composer leur création, les élèves ont aussi visionné plusieurs films historiques : «1918 : la révolte des marins» de Jens Becker, «Les Sentiers de la gloire» de Stanley Kubrick.

Après avoir écouté plusieurs chansons qui évoquaient la désobéissance, les élèves ont ensuite composé leurs propres poèmes : «on a écouté des musiques qui parlaient de la guerre et on reprenait des mots symboliques à partir desquels on composait notre poème» explique Enzo. Comme sources d’inspiration : « L’amour et la guerre » de Charles Aznavour et « La Colombe » de Jacques Brel notamment.

Après avoir constitué leurs réservoirs de mots et composé leurs poèmes, les élèves les ont mis en page grâce à la technique de sketchnoting qui allie texte et graphisme.

Des conseils de professionnels

Lucas se rappelle : «une cheffe de chœur est venue. Elle nous a donné les méthodes pour pouvoir chanter le texte.» Anne Floris, chargée des projets culturels à la communauté de commune de Mirecourt Dompaire, a ainsi dispensé trois heures de cours de chant aux élèves. «On a fait quelques exercices sur le son. On devait se repérer dans l’espace en se laissant guider par la voix d’un d’entre nous» explique Léo. A partir du texte de la chanson, un débat mouvant a été organisé. « Faut-il avoir des chefs ? », « doit-on toujours obéir aux ordres ? » ou « est-ce bien de tuer quelqu’un ? » sont autant de sujets autour desquels les élèves ont dû échanger leurs points de vue.

A l’issue de cette semaine, la classe de 2nde NJPF a pu présenter ses propres chansons et poèmes. Un processus de création artistique important pour leur professeur : «La poésie c’est pour tout le monde, tout le monde peut en faire» soutient-il.