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L’état écologique de l’Euron passé à la loupe

Une réunion de présentation s’est déroulée le 18 avril à Rozelieures, en bordure de la rivière. Photo : JL.Masson
Une réunion de présentation s’est déroulée le 18 avril à Rozelieures, en bordure de la rivière. Photo : JL.Masson

De Rehaincourt à Lorey, un diagnostic écologique de l’Euron remonte le cours d’eau, et ses affluents majeurs, sur 150 km. Au terme de l’étude, un programme d’actions sera décidé, début 2025, débouchant sur des travaux de consolidation de la rivière.

L’établissement d’un diagnostic de l’état écologique de la rivière Euron et ses principaux affluents a débuté. Il est diligenté par la Communauté de communes Meurthe Mortagne Moselle (CC3M) et le Syndicat mixte Moselle amont (SMMA). L’étude comportera quatre phases successives, argumente Anaïs Lalfer, responsable du pôle environnement au sein de la collectivité territoriale.

D’amont en aval

La première période qui vient de se terminer a permis d’acquérir, de collecter et de synthétiser les données existantes en vue « d’élaborer un diagnostic environnemental et hydraulique ». Elle est complétée par une enquête auprès des partenaires. Vient ensuite le travail sur le terrain. 150 km seront parcourus au total par le bureau d’études spécialisé FLUVIALIS de Saint-Julien-lès-Metz.

Le travail a débuté là où la rivière prend sa source à Rehaincourt dans les Vosges. Il se poursuivra, au rythme d’environ 7 km par jour, en fonction de la météo et de l’hydrologie ; en remontant, d’amont en aval, sur le territoire de dix communes, jusqu’à Lorey, en Meurthe-et-Moselle, où elle se jette dans la Moselle. Les élus et agriculteurs locaux exploitant des parcelles adjacentes sont prévenus huit à quinze jours avant les interventions, a confirmé Rémi Vuillaume, maire de Mattexey et vice-président de la CC3M, lors d’une réunion de présentation, le 18 avril, à Rozelieures.

Les intervenants se basent sur des cartes et vont « prendre le plus de photos possibles », précise Thimoté Muller, le chargé de projet environnement et milieux aquatiques de FLUVIALIS. De manière à bien appréhender le tracé historique et ses évolutions. Les ponts constituent notamment un point de vigilance.

Limiter l’érosion

A l’aide de « bâtons mesureurs », la hauteur et la largeur de la rivière sont estimées sur la distance. L’attention est portée au moindre ouvrage, aux buses, aux drains, à la végétation, à la hauteur des berges. Le débit qui varie d’un endroit à l’autre est mesuré. Hervé Poirot, agriculteur à Villacourt, souligne « la vigilance » que lui et ses collègues observent au bord de la rivière. « Cela nous arrive de maintenir des arbres pour limiter l’érosion » illustre-t-il.

La synthèse de ce diagnostic devrait être « restituée », définitivement en février 2025. Il s’agira alors d’élaborer un programme d’actions, dans le but d’améliorer significativement le réseau hydrographique. Un premier programme de ce type, portant sur la période 2014-2018, avait, entre autres, débouché sur des travaux de traitement végétal, de mise en défens du bétail par des clôtures paysagères, d’aménagement de traversée de communes ou de protection des berges, rappelle Anaïs Lalfer.

Le diagnostic recense essentiellement des données physiques. Il n’a pas pour objet l’étude qualitative de l’eau, même si les données chimiques existantes peuvent être prises en compte. Et donner lieu à des préconisations d’une meilleure utilisation des intrants, en sortie de drains, par exemple.

Anticiper les évolutions climatiques

Ce diagnostic commandé par l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, et subventionné par elle à hauteur de 55 %, se chiffre à près de 95.000 €TTC, la Région Grand Est prenant à sa charge 25 %. Le reste à financer de 20 % est partagé entre la CC3M et le SMMA.

L’Euron constitue un affluent important de la Moselle, rivière domaniale. D’où l’intérêt de l’Agence qui voudrait anticiper par rapport aux évolutions climatiques redoutées, mais déjà réelles : un excès d’eau en hiver et une pénurie en été. « Il nous faut prendre en compte la ressource, en limitant l’érosion et en entretenant les berges », assure Rémi Vuillaume. Mais sur une rivière non domaniale, comme l’Euron, ce sont les riverains qui sont censés intervenir. La Communauté de communes jouera son rôle d’alerte et de conseil.

« Concernant la qualité chimique, la réduction des volumes d’eau en fonction des saisons va entrainer une concentration des polluants et un effet de dilution réduit, analyse l’élu. L’Agence de l’eau nous aide pour l’assainissement des villages. Elle demande une étude du milieu naturel, en contrepartie ».