C’est sur cette question que les élèves du Lycée agricole et forestier de Mirecourt ont dû se pencher dans le cadre du projet «l’agriculture, l’alimentation et le territoire de la plaine des Vosges en 2040.»
Répartis en plusieurs groupes, les élèves de la classe de 2nde Pro Agricole se sont penchés sur ce vaste sujet avant de soumettre leurs présentations au jury. Ce dernier était composé Michel Fournier, maire des Voivres et président national des maires ruraux et de membres du PETR de la plaine des Vosges dont Jean-Luc Cousot son président.
Se projeter pour avancer ensemble
C’est dans le cadre du projet alimentaire de territoire (PAT) porté par le PETR que ce projet a vu le jour. L’occasion pour les élus et les lycéens d’échanger sur leur perception et leur expérience de l’agriculture. C’est en ce sens que Jean-Luc Cousout, président du PETR a introduit les présentations des élèves : «pour la petite histoire j’ai fait mes études ici. Quatre ans d’études, à l’époque ça s’appelait un BTA. Depuis ça a bien changé bien sûr. Je suis fils d’agriculteur et j’ai aussi exercé dans le contrôle laitier. Nous sommes en train d’évoluer. Nous sommes partis d’une agriculture qui était déficitaire dans les années 1950/60 ; puis en 1958, De Gaulle il a beaucoup insisté sur le fait qu’un pays comme le nôtre ne devait pas être dépendant des autres mais être capable de produire voire d’exporter. Cela a donc été notre travail, à nous techniciens, de partir sur une production beaucoup plus productiviste. Notre philosophie aujourd’hui c’est d’être plus respectueux de l’environnement.»
Arsène Daval, est chargé de développement du PETR de plaine des Vosges. Il a co-conduit les séances qui ont précédé les présentations des élèves avec Pierre-Olivier Poyard, professeur au Lycée agricole et forestier de Mirecourt. «L’idée à la base c’est que les élèves puissent se mettre dans une réflexion sur le territoire et de partager leur point de vue aux élus. Pendant les séances, les élèves ont débattu sur l’avenir de l’agriculture, la mécanisation etc. Ils ont aussi travaillé sur un même territoire grâce à outil informatique collaboratif qui s’appelle Framacarte.»
Consommer autrement
«Le projet, ce sont les élèves qui l’on fait.» souligne leur professeur. «Leurs présentations étaient très axées sur la consommation car c’est une notion que nous avions abordée récemment. Il est aussi difficile pour des élèves de 15 ans de se projeter dans 20 ans. Bien qu’ils soient en 2nde pro Agricole et que certains soient des enfants d’agriculteurs, ils se perçoivent encore plus comme des consommateurs que comme des professionnels.»
C’est pour cette raison qu’au cours de la dizaine de présentations, des conclusions communes se sont dessinées.
À l’unanimité, la priorité est donnée à la consommation de produits locaux. Pour encourager les circuits courts les élèves ont proposé le développement d’aides à la consommation locales avec un chèque alimentaire, la consommation de viande issue de races locales, le soutien et la mise en place de magasins de producteurs. Dans cette optique, ils encouragent la promotion des spécialités vosgiennes, à ne plus acheter en grande surface et à privilégier les produits frais aux produits transformés.
Pour la classe de 2nde pro Agricole, consommer local c’est aussi consommer des produits de qualité bons pour la santé. Mieux manger c’est aussi réduire son impact sur l’environnement en limitant les transports de marchandises importées, en mettant fin au gaspillage alimentaire, en arrêtant de manger en trop grande quantité ou encore en mettant fin à sa consommation de nutella.