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Tout lait mérite salaire

La FDSEA et les JA des Vosges ont répondu à l’appel de la FNPL et ont engagé des actions afin de veiller au respect de la loi EGAlim ©Marion FALIBOIS.
La FDSEA et les JA des Vosges ont répondu à l’appel de la FNPL et ont engagé des actions afin de veiller au respect de la loi EGAlim ©Marion FALIBOIS.

Le lundi 12 septembre, au cours de l’après-midi, les rayons du Carrefour de Jeuxey ont été investis par les membres du conseil d’administration de la FDSEA et des représentants de la section laitière et des JA des Vosges ; une action coup de poing pour dénoncer le non-respect de la loi EGAlim et exigeaient la vente du lait à un prix rémunérateur pour les producteurs.

Avec un prix moyen UHT de 0,78 € en France, la filière laitière nationale s’affaiblie face au marché étranger. Les pays voisins proposent, eux, le litre de lait à un prix moyen UHT payé par le consommateur à 0,99€ en Allemagne et à 1,05€ en Belgique.

Depuis le début de l’année les exploitants agricoles font face à une explosion des charges inédite. Un contexte inquiétant pour les producteurs qui a été aggravé par la sécheresse. Nombre d’entre eux ont été contraints de décapitaliser leurs troupeaux pour pouvoir acheter le fourrage nécessaire à l’alimentation des animaux restants. Une situation intenable pour les éleveurs laitiers qui remet en cause la pérennité de l’ensemble de la filière à une heure où la souveraineté alimentaire est au cœur des débats.

Filière laitière en danger

Philippe Clément, président de la FDSEA des Vosges s’est exprimé sur le contexte dans lequel se déroulait la manifestation : «notre action aujourd’hui s’inscrit dans le cadre d’une action nationale portée par la FNSEA et les JA qui ont répondu à l’appel de la FNPL, de façon à sortir des rayons les laits qui ne permettent pas une rémunération du producteur. Nous sommes dans un cadre exceptionnel et inédit d’explosion des charges qui concerne tout le monde, y compris les producteurs de lait. Si nous ne revalorisons pas aujourd’hui le lait des producteurs, nous allons tout doucement, et nous le voyons, la tendance est déjà prise, vers une réduction du cheptel laitier ce qui mènera à une dépendance de notre production laitière et de notre souveraineté alimentaire.» Selon lui, de la problématique de la rémunération de la filière laitière dépendent trois enjeux : «pérenniser la production de lait sur le territoire, maintenir les emplois qui dépendent de la filière laitière en France, et puis, il y a aussi des enjeux d’aménagement du territoire et de protection de l’environnement. Nous étions cette année, dans le département des Vosges, concernés par des incendies de forêt. Nous ne pouvons que constater que les endroits où il n’y a plus d’élevage sont envahis par les broussailles et les friches. C’est aussi aux consommateurs de choisir entre le maintien de l’élevage et l’entretien des paysages de notre département ou les friches. Dans ce cas-là le jour où le feu prendra, ça partira de Neufchâteau pour remonter jusqu’à La Bresse… Mais ils peuvent aussi choisir de maintenir des secteurs d’entretien via l’élevage qui constitueront des coupe-feux naturels. Mais il ne faut pas oublier, bien sûr, que le premier enjeu reste la rémunération des producteurs et la pérennité de la production laitière sur notre territoire.»

Sur les affiches collées par les manifestants, les agriculteurs demandent aux consommateurs de choisir entre l’entretien des paysages grâce au maintien de l’élevage ou les feux de forêt ©Marion FALIBOIS.
Sur les affiches collées par les manifestants, les agriculteurs demandent aux consommateurs de choisir entre l’entretien des paysages grâce au maintien de l’élevage ou les feux de forêt ©Marion FALIBOIS.
Dès l’entrée du supermarché, du lait s’affichait en promotion à un prix qui ne permet pas la juste rémunération du producteur ©Marion FALIBOIS.
Dès l’entrée du supermarché, du lait s’affichait en promotion à un prix qui ne permet pas la juste rémunération du producteur ©Marion FALIBOIS.