La matinée du vendredi 11 février, agriculteurs et syndicats étaient de nouveaux mobilisés pour défendre leurs droits. La loi EGAlim 2 est porteuse de beaucoup d’espoirs pour les producteurs et ils ont la ferme intention de veiller à sa juste application.
Après une première manifestation le 4 février au Leclerc de Golbey, l’opération black fumier se déroulait le vendredi 11 à Mirecourt et Saint-Dié-des-Vosges. En simultané, sur les parkings de l’Intermarché de Mirecourt et du Leclerc de Saint-Dié, les exploitants ont répondu à l’appel des JA et de la FDSEA des Vosges. Ils ont exprimé leur mécontentement à grand renfort de tracteurs, de paille et de fumier.
Des agriculteurs mobilisés de tous les côtés
Ce vendredi, les GMS ont eu droit à deux manifestations pour le prix d’une. A 8h30 déjà sur parking de Mirecourt une dizaine de tracteurs et 30 agriculteurs vidaient leurs bennes de fumier devant les entrées de l’hypermarché. Le propriétaire du magasin, Didier Dubois et Benoît Carrez, responsable régional de la distribution alimentaire pour le groupe Intermarché ont ensuite reçu les représentants syndicaux. Un échange dont Yohann Barbe, membre du bureau de la FNPL et membre du conseil d’administration de la FDSEA des Vosges retient que : «les producteurs de lait jouent une fois de plus les variables d’ajustement pour les distributeurs. Même si EGAlim 2 doit protéger le prix du lait, c’est-à-dire qu’il doit être non négociable, on se rend compte, encore une fois, que les producteurs doivent se contenter de ce qu’il reste à la fin des négociations. J’ai d’ailleurs réussi à faire admettre au directeur qu’il avait bien négocié le prix du lait.» Pour illustrer ce manquement à la loi EGAlim 2, le litre de lait de la marque Pâturages a récemment fait l’objet d’une promotion. Il était proposé à 0,56 centimes. Or, pour rémunérer justement le producteur, ce même litre de lait devrait être au prix minimum de 0,74 centimes d’euros. Lorsque le cas de cette promotion a été évoquée, Yohann Barbe a alors interrogé le directeur d’Intermarché : «Votre marge est restée la même malgré la promotion alors où est la valeur aujourd’hui, à part dans votre poche ?» C’est une fois de plus sur la rémunération des producteurs que les distributeurs ont joué pour proposer à leur clientèle des produits d’appel à des prix qui ignorent la loi. Pour la viande, Gregory Robert, secrétaire général adjoint de la FDSEA des Vosges dresse le même constat : «ils mettent le prix pour les marchés de niche mais ne payent pas assez cher sur les gros volumes. Ils ne respectent pas la revalorisation du coût de production sur leurs fond de rayon.» Face à la situation évoquée, le distributeur «comme toujours, a dit qu’il ferait des efforts, maintenant nous on va surveiller» conclut Gregory Robert.