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Le changement climatique en agriculture au cœur des débats

Le thème de l’assemblée générale portait cette année sur l’impact du changement climatique sur l’agriculture. Photo : Matthieu PALMIERI
Le thème de l’assemblée générale portait cette année sur l’impact du changement climatique sur l’agriculture. Photo : Matthieu PALMIERI

Sujet d’actualité, le conseil d’administration de la FDSEA des Vosges a décidé d’aborder le thème «l’agriculture au cœur du changement climatique» lors de son assemblée générale qui se déroulait à Epinal le 8 décembre dernier.

Pour enrichir la réflexion, Jean-Louis Stemart, vice-président de Groupama Grand Est, et Joël Limouzin, membre de bureau de la FNSEA siégeant à la Commission Nationale de Gestion des Risques en Agriculture, participaient à ce moment d’échanges avec les adhérents. « Nous, les agriculteurs, sommes les premières victimes du changement climatique, mais nous sommes aussi un vecteur de solution » affirmait Philippe Clément en introduction de cette table ronde.

Un constat majeur

Joël Limouzin témoigne ; « nous faisons face à un constat majeur : le climat nous joue des tours. Dans le Grand Est, et dans les Vosges notamment, on a pu constater de nombreux aléas climatiques (sécheresses, pluies, grêles) qui ont été accompagnés par le fonds des calamités agricoles qui a fait ses preuves pendant des années, sur un principe de solidarité. Un fonds qui a bien fonctionné, avec des systèmes plutôt spécialisés, afin de trouver des moyens pour indemniser les agriculteurs faisant face à des problèmes de fourrages. «Sauf que les exploitations ont évolué dans le temps et se trouvent aujourd’hui à être multi productions » nuance le responsable

Un système qui n’est plus pérenne

« Comment les assureurs en sont arrivés à ce constat ? Que devons-nous mettre en œuvre collectivement pour permettre d’avoir un système d’assurance récolte qui soit efficace, mais aussi attractif ? » s’interroge Philippe Clément avant de laisser la parole à Jean-Louis Stemart. L’élu a rappelé que l’assurance climatique existe depuis plus de 15 ans. Les années 2019 et 2020 prouvent d’ailleurs la pertinence des assurances climatiques. 2019 s’inscrit  en augmentation par rapport à 2018 avec 250 millions d’euros d’indemnisations versées. « Depuis 2015, on observe une réelle dégradation avec des évènements récurrents assez divers et toujours intenses. Dès lors la sinistralité s’est fortement dégradée » note le responsable. Cette succession de mauvaises années va contraindre les assureurs à prendre des mesures pour améliorer leurs résultats. Le rapport sinistre à cotisation connait un fort déséquilibre.

Une réforme nécessaire

« Nous arrivons à un stade de plafonnement avec une situation de sinistres de plus en plus récurrents » souligne Joël Limouzin, « ce qui fait qu’il y a aujourd’hui une volonté de réformer le dispositif ». Le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, a pris les choses en main. « Le gel de printemps 2021 a complètement rebattu les cartes en touchant l’ensemble de l’hexagone, sans compter les multiples inondations, cela a amené le gouvernement à mettre en place le Varenne de l’eau agricole et du changement climatique ». Avec trois thématiques : réformer le système assurantiel et le fonds des calamités ; accélérer le volet recherche, innovation et adaptation des cultures au changement climatique , volet de l’eau pour pouvoir accéder à la mise en place de programmes territoriaux de la gestion de l’eau. « Avec l’ensemble du CAF (Conseil de l’Agriculture Française), les assureurs, nous avons une ambition affichée d’accélérer le processus de réforme du dispositif» précise Joël Limouzin. Un projet de loi est en cours de préparation et sera en débat à l’Assemblée Nationale et au Sénat en janvier. «L’annonce des ordonnances et des décrets d’application sera faite avant l’élection présidentielle. Il va donc falloir aller vite ! ».

Les échanges étaient riches entre Jean-Louis Stemart, Joël Limouzin et Philippe Clément. Photo : Matthieu PALMIERI
Les échanges étaient riches entre Jean-Louis Stemart, Joël Limouzin et Philippe Clément. Photo : Matthieu PALMIERI