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PAC Post-2027 : ça commence aujourd’hui

Conférence des parties © Photo DR
Conférence des parties © Photo DR

Annie Genevard a réuni, le 15 avril, au ministère de l’Economie, une Conférence des parties sur l’avenir de la Politique agricole commune (PAC) post-2027.

Une centaine de personnes issues d’organisations professionnelles agricoles, du Parlement européen, de l’administration nationale et communautaire, de certaines ONG, ont participé à ces travaux. Trois tables rondes étaient programmées : « Améliorer la compétitivité des filières et la souveraineté agricole à l’échelle européenne, et assurer un revenu juste pour les agriculteurs » ; « Mieux prévenir, maîtriser et gérer les risques et les crises dans un contexte de changement climatique » ; « Accélérer et réussir les transitions à l’échelle des exploitations, des filières et des territoires et mieux reconnaître les services écosystémiques rendus par l’agriculture ».

Pas opposer les priorités

Ces débats se sont déroulés en dehors de la présence de la presse, les journalistes n’étant conviés qu’à la conclusion de l’après-midi par la ministre. Annie Genevard a salué un « exercice destiné à se frotter le cerveau ». Puis elle a insisté sur l’enjeu budgétaire. « La PAC est un outil majeur (…) Mais cette politique n’a pas cessé de décliner en termes d’engagement budgétaire ». « On a perdu des marges de manœuvres » a-t-elle ajouté en se prononçant en faveur d’un budget de la PAC « sanctuarisé ». Tout en reconnaissant que « d’autres priorités se sont intercalées » en citant notamment « l’impératif » de la défense militaire. Mais la ministre ne veut pas « opposer les priorités ». « Il est très important que l’Europe puisse nourrir, soigner et défendre » sa population. Annie Genevard se veut vigilante dans la perspective du futur Cadre financier pluriannuel (CFP) de l’UE dont la négociation va s’engager prochainement. Elle souhaite que l’on puisse « recalibrer » les programmes autour des deux piliers de la PAC. La ministre a souligné que « le poids des aides européennes dans le revenu des agriculteurs est fondamental » tout en reconnaissant un besoin de « simplification » des procédures. « Je vais me plier à l’exercice » a-t-elle certifié en annonçant qu’elle irait prochainement chez un agriculteur pour faire avec lui sa déclaration PAC.

« Compétitivité durable »

Les débats ont permis de dégager un socle commun entre les parties : « la nécessité de maintenir une politique agricole définie en commun à l’échelle de l’Union européenne et qui bénéficie d’un budget dédié, à la hauteur des ambitions poursuivies et des défis à relever, a été particulièrement soulignée » s’est félicité le ministère. « La compétitivité durable des filières, la souveraineté alimentaire, le renouvellement des générations et la juste rémunération des agriculteurs pour leurs produits, mais aussi pour les services qu’ils rendent aux territoires et à l’environnement, ont été réaffirmés comme des priorités. Je veillerai à ce que ces priorités soient dûment prises en compte dans les débats européens qui vont nous mobiliser dans les mois qui viennent », a déclaré la ministre. En conférence de presse, Annie Genevard est également revenue sur l’accord avec le Mercosur. « Les raisons qui nous ont fait nous opposer au Mercosur n’ont pas changées », a déclaré la ministre. « Je sais qu’il s’agit d’un sujet de frottement entre la France et l’Allemagne » reconnaît-elle. Mais « l’agriculture ne peut être sacrifiée (…) Ce projet d’accord est mauvais. Il ne peut y avoir de signature en l’état » a-t-elle conclu.