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Reconversion : Une apprentie qui décoiffe

(De G. à D) Camille Mariey, Vincent Chassard et Aurélien Brice. ©Marion Falibois
(De G. à D) Camille Mariey, Vincent Chassard et Aurélien Brice. ©Marion Falibois

Camille Mariey n’a que 19 ans, pour autant elle en est déjà à sa deuxième vie. Auparavant coiffeuse dans les Vosges, elle est désormais en apprentissage dans le but de devenir exploitante agricole.

C’est au GAEC Chassard et Brice, exploitation de La Chapelle-aux-bois qu’elle apprend le métier auprès de ses maîtres d’apprentissage Vincent Chassard et Aurélien Brice.

Présentez-vous

Camille Mariey : « J’ai 19 ans, je suis actuellement en reconversion professionnelle pour devenir agricultrice, avant ça j’ai été coiffeuse.

Présentez votre parcours

C. M. : J’ai fait un CAP coiffure puis j’ai exercé dans un salon mais ma patronne a dû fermer en mars 2022. J’ai cherché un poste ailleurs et comme je n’en trouvais pas, je suis allée donner un coup de main chez Laetitia Bender, ma belle-sœur, qui venait de s’installer sur son exploitation laitière. C’est une période pendant laquelle j’ai remis en question ce que je voulais faire professionnellement, et puis en travaillant avec Laetitia, j’ai été attirée par ce métier. J’étais curieuse et je voulais découvrir. Ça m’a vraiment plu. Alors l’année dernière, sur les conseils du directeur de la MFR de Ramonchamp M. Etienney, j’ai fait un CAP pour pouvoir avoir les bases. Actuellement, je suis en apprentissage en TEA (Technicien entrepreneur agricole). Je suis venue à la rencontre de Vincent et Aurélien en mars 2023 et j’ai commencé mon apprentissage ici au mois de mai.

Présentez l’exploitation

C.M. : C’est une exploitation laitière qui compte 65 vaches laitières de race Prim’Holstein pour une production annuelle de 700 000 L. L’exploitation a aussi un atelier de veaux de boucherie qui fournit environ 80 veaux par an. C’est Vincent qui s’occupe de cet atelier avec la découpe, la transformation et la commercialisation. Aurélien, lui, gère la partie élevage laitier.

La SAU est de 110ha : 20ha de maïs, 20ha de céréales et tout le reste en prairies naturelles et temporaires.

Il y a 2 associés et 2 apprenties sur l’exploitation. Déborah Lepaul qui travaille sur la transformation et la commercialisation des veaux avec Vincent. Moi je travaille beaucoup avec Aurélien sur la partie élevage laitier.

Pourquoi avez-vous choisi d’embaucher des apprentis ?

A.B. : Nous avons été stagiaires et apprentis tous les deux et c’était important pour nous de nous de rendre la pareille maintenant que nous sommes installés.

V.C. : Camille est la troisième apprentie que nous avons embauchée sur l’exploitation. Avant nous avons eu plusieurs stagiaires. Il faut dire aussi que les aides à l’apprentissage nous permettent d’embaucher plus facilement. Nous ne pourrions pas nous le permettre sinon. Pour nous l’apprentissage est un échange. Souvent les apprentis nous apportent un regard extérieur sur nos pratiques.

Quelles qualités recherchez-vous chez un apprenti ?

A.B. : L’envie d’apprendre et la motivation. Il faut qu’il soit calme avec les bêtes aussi. Au bout de deux trois mois, Camille connaissait déjà les vaches et le fonctionnement de la boutique. Elle est ponctuelle et motivée et ce n’est pas le cas de tous les stagiaires ou apprentis aujourd’hui. Pour faire ce métier il faut avant tout être motivé, c’est un métier de passion.

V.C. : Camille sait remarquer quand quelque chose ne va pas dans les bêtes. Elle est disponible aussi. Elle répond présente quand nous avons besoin d’un coup de main. Il faut savoir s’adapter aussi. Finalement, les meilleurs apprentis que nous ayons eu sont des profils hors cadre. Comme ils n’ont pas de point de comparaison, ils sont plus ouverts. Et puis, les enfants d’agriculteurs ne suffiront pas à renouveler les générations d’agriculteurs qui sont amenés à prendre leur retraite.

 Camille, 19 ans, ne connaissait rien de l’élevage laitier il y a encore 2 ans. Après un CAP et un TEA en MFR, elle apprend le métier grâce à l’apprentissage. ©Marion Falibois
Camille, 19 ans, ne connaissait rien de l’élevage laitier il y a encore 2 ans. Après un CAP et un TEA en MFR, elle apprend le métier grâce à l’apprentissage. ©Marion Falibois
L’exploitation à dominante laitière dispose aussi d’un atelier veaux de boucherie qui s’est développé d’année en année grâce à un circuit de commercialisation via des magasins de producteurs. ©Marion Falibois
L’exploitation à dominante laitière dispose aussi d’un atelier veaux de boucherie qui s’est développé d’année en année grâce à un circuit de commercialisation via des magasins de producteurs. ©Marion Falibois