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Germain Blaise co-président des JA 88
Germain Blaise co-président des JA 88

Le 2 novembre, la FDSEA et les JA des Vosges font appel à tous les agriculteurs du département pour manifester, en tracteur, devant la préfecture d’Epinal. Germain Blaise, co-président des JA des Vosges prend la parole aujourd’hui.

Quel est l’élément déclencheur de cette manifestation ?

Germain Blaise : "Nous sommes dans une période de l’année assez intense où les agriculteurs se retrouvent sur les chantiers d’ensilage car il y a beaucoup d’entraide sur le département. C’est l’occasion pour nous responsables syndicaux de prendre la température sur le terrain plus encore qu’à d’autres périodes. Ce que nous avons constaté c’est que, malgré une année plutôt satisfaisante en termes de stocks, de qualité et de quantité de fourrage récolté, les agriculteurs n’ont pas spécialement le moral.

Quelles sont les difficultés que rencontrent les agriculteurs en ce moment ?

G.B. : Aujourd’hui, en plus de la détaxation du GNR, l’intégralité de nos intrants connaissent une hausse inédite. Que ce soit le carburant, les aliments pour nourrir nos vaches ou les engrais pour nos cultures, les charges qui pèsent notre trésorerie sont toujours sur une croissance importante alors que, finalement, nos produits eux, ont tendance à stagner voire à dégringoler. Malgré des années avec des prix de vente et des chiffres d’affaires importants, les trésoreries ont été lourdement impactées et les revenus eux, sont toujours en diminution car les intrants pèsent fort dans la balance.

Bien sûr, il y a aussi les annonces du Ministre de l’économie sur le déremboursement partiel de la TIC dont bénéficiaient les agriculteurs puisqu’elle est désormais considérée comme une niche fiscale. Le GNR : c’est la double peine, nous le payons plus cher et nous sommes moins remboursés. Actuellement les prix avoisinent les 1,10€ HT alors que nous avons connu des périodes à 0,70€. Cet écart de prix est d’autant plus conséquent sur nos exploitations que nous sommes en période d’ensilage et de semis.

Sur ce point, il y a aussi l’imposition sur les plus-values. Cela relève de la fiscalité agricole mais il a été proposé, en compensation de l’arrêt du remboursement de la TIC, que les agriculteurs soient détaxés sur les plus-values. Mais la situation n’est pas la même : lorsque l’on est soumis aux plus-values cela signifie que l’on est en investissement tandis que le GNR relève du fonctionnement. Que notre exploitation soit en rythme de croisière ou en phase d’investissement, du GNR, elle en consommera toujours. 

Côté produits, bien que nous ayons connu un début d’année très dynamique, nous nous rendons compte que finalement, les prix décrochent. Sur notre exploitation par exemple, nous avons gagné 5 € de plus les 1000L en moyenne annuelle, mais nous nous rendons compte que par rapport à l’environnement économique, il y a sur certains mois un delta de 50€ les 1000L sur le prix de base. Ces 50€ en prix d’achat, ce sont bien 50€ de revenu en moins et pas de de chiffre d’affaires puisque le lait est produit de la même façon".