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« Une baisse de production dans toutes les filières »

Rémi Georgel, responsable du pôle développement et prospective a fait le point sur la conjoncture de l’agriculture vosgienne ©Marion Falibois
Rémi Georgel, responsable du pôle développement et prospective a fait le point sur la conjoncture de l’agriculture vosgienne ©Marion Falibois

Une session de la Chambre d’agriculture des Vosges s’est tenue à Épinal le vendredi 15 mars 2024.

Rémi Georgel, a fait un point d’étape par filière :  grandes cultures, bovin viande et lait, ovin viande ainsi qu’en intrants. Il a également attiré l’attention sur le marché de l’agriculture biologique.

Un aperçu sur le cours des marchés

Rémi Georgel a tout d’abord évoqué les grandes cultures « une des filières qui est le plus en difficulté avec beaucoup d’incertitudes et des cours qui continuent de chuter » face à la concurrence des blés russes. A noter que la surface semée en blé cette année a diminuée suite aux conditions météorologiques et bon nombre de parcelles de colza ont été noyées.

En bovins, une légère baisse du nombre de cheptels actifs a été observée, passant de 1650 à 1637. Mais le nombre d’animaux reste stable « au 1ᵉʳ janvier 2024, on compte un peu plus de 230 000 bovins, le même chiffre qu'en 2023. Sur la période 2018-2024, le nombre de cheptels actifs a baissé de 12 % et le nombre de bovins de 8 % (cela concerne essentiellement les bovins laitiers, le cheptel viande se maintient). »

En bovins lait, une baisse de la production est remarquée au niveau national -2,6% par rapport à 2022 mais « le département des Vosges a fait exception » avec +0,4%. Pour 2024 « une évolution plutôt stable, voire légèrement positive » est attendue.

En bovins viande, « la demande intérieure est plutôt stable, les prix départ ferme restent donc assez soutenus ». Néanmoins, « un quart de la viande consommée en France est de la viande d’importation.»

En ovins viande, l’offre reste limitée et la demande modérée. Toutefois, «l’importation risque d’augmenter » avec la demande accrue pour les fêtes de Pâques.

En ce qui concerne les intrants, l’IPAMPA (Indice des Prix d’Achats des Moyens de Production Agricoles) « est stabilisé sur un plateau haut, les charges ont baissé mais n’atteindront jamais le niveau de 2020/2021 ». Comparé à 2022, les carburants ont augmenté de 2,8% mais les aliments ont baissé de 9,8% et les engrais de 37%. « Il y a eu une forte hausse des engrais fin 2022, contre coup de la guerre d’Ukraine et des spéculations. On tend à retrouver un niveau normal sur 2023. » Explique Rémi Georgel.

Focus sur l’agriculture biologique

Pour ce qui est de l’agriculture biologique, en grande cultures, « il y a eu un fort taux de déclassement » lié à une baisse de l’utilisation du blé bio. La filière attend davantage de diversification des cultures et une qualité de blé plus élevée.

Pour le prix du lait bio, le différentiel prix bio/conventionnel a baissé passant de 123€/1000L entre 2017 et 2021 à 20€/1000L en 2023. On note également « un taux de déclassement du lait bio très important en 2023 avec 40 à 50 % du lait qui est déclassé contre 25 à 30% habituellement. » Cela s’explique par une chute de consommation de 10 à 30% des produits laitiers bios.

(De G à D) Éric Virion, Anne-Marie Vieu, Jérôme Mathieu, David Percheron et Michael Moulin ©Marion Falibois
(De G à D) Éric Virion, Anne-Marie Vieu, Jérôme Mathieu, David Percheron et Michael Moulin ©Marion Falibois
L’assemblée a écouté les différentes présentations ©Marion Falibois
L’assemblée a écouté les différentes présentations ©Marion Falibois