Le 26 mai, le PAT de la Plaine des Vosges tenait son 3e COPIL à la ferme de Braquemont.
Selon le Ministère de l’Agriculture, «les projets alimentaires territoriaux (PAT) ont pour objectif de relocaliser l'agriculture et l'alimentation dans les territoires en soutenant l'installation d'agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines. Issus de la Loi d'avenir pour l'agriculture qui encourage leur développement depuis 2014, ils sont élaborés de manière collective à l’initiative des acteurs d'un territoire».
Visite de la ferme de Braquemont
La matinée a débuté par une visite guidée. Franck Sangouard, directeur de la ferme de Braquemont, support pédagogique du Campus de Mirecourt, a présenté l’exploitation. «Notre objectif est d’atteindre un niveau d’autonomie maximal» avançait-il. «L’idée est de travailler avec la nature et pas contre la nature. Nous nous sommes adaptés à notre sol très argileux, plutôt mal exposé voire hydromorphe. Le contexte agronomique n’est pas très favorable et après avoir tout essayé, nous nous sommes rendu compte que notre secteur était avant tout fait pour l’herbe. C’est pour cela que nous n’avons que très peu de cultures». L’exploitation agricole de Braquemont présente une SAU d'environ 360 ha : 212,7 ha de prairies permanentes en plaine, 6 ha de culture (mélange céréales protéagineux), 11,3 ha de prairies temporaires et 150 ha en montagne dans les Hautes-Vosges dans la commune de La Bresse. «Les ruminants en pâturant valorisent notre herbe. Que ce soit économiquement ou socialement, il n’y a pas mieux. Faire du lait à l’herbe est un véritable avantage car nos vaches ont quasiment assez du 1er avril jusqu’au 11 novembre sans avoir besoin d’autre apport que celui de la pâture. Cela représente un atout économique mais aussi environnemental. Nous pratiquons aussi l’estive. Une partie de nos animaux montent aussi dans les Hautes-Vosges pour entretenir des surfaces que nous avons défrichées dans les années 90» appuyait le directeur. Le troupeau se compose de 80 vaches laitières de races Prim’Holstein, Brune, Montbéliarde et Jersiaise et de 900 brebis allaitantes. L’exploitation produit aussi 400 porcs et environ 8000 volailles par an «Plus de 50% de notre activité est liée à la vente directe, principalement de viande. Le reste de notre chiffre d’affaire repose sur la vente de lait et des agneaux qui sont vendus à la coopérative.» L’exploitation compte une dizaine de collaborateurs : 8 salariés à temps plein et 3 apprentis. «L’agriculture souffre d’horaires difficiles et de salaires bas. Nous rencontrons des difficultés pour motiver les jeunes à rester dans nos métiers. Gagner le SMIC horaire aujourd’hui en agriculture, c’est quasiment un exploit. Nous essayons de mettre en place un contexte social acceptable pour fidéliser nos salariés et ce n’est pas chose facile».