Malheureusement le bruit ambiant d’un désengagement du leader mondial sur le lait collecté en France est confirmé. La FNPL le dénonce vivement, considérant qu'avec cette annonce, le géant mondial proposera encore davantage aux consommateurs français de produits à base de lait importé, après avoir détricoté la réglementation sur l’étiquetage de l’origine. Lactalis n’a donc pas plus de considération pour les producteurs qu’il collecte que pour les consommateurs en attente de produits français.
Ce désengagement de la filière laitière française est inacceptable : ce n’est ni digne d'un leader mondial, ni compréhensible lorsque les marchés se tiennent vigoureusement (ingrédients et marché intérieur). L’irresponsabilité du numéro un mondial vis-à-vis de la ferme laitière française est inacceptable : le retrait de 8 % de la collecte française de Lactalis est un signal extrêmement grave.
La FNPL pose une question simple : comment s’assurer que demain les producteurs de lait seront encore collectés sur tous les territoires, sans qu'une concurrence interrégionale ne s'installe ? L'économie des territoires est fondamentale, nos responsables politiques locaux doivent aussi en prendre la mesure de la situation. Avec de telles annonces, la stratégie de mauvais payeur de Lactalis qui s'approvisionne à l'étranger ne risque pas de changer ! Stop aux beaux discours et aux déclarations d’amour de la FNIL envers les producteurs : la communication de Lactalis ne vise pas à une meilleure valorisation du prix du lait payé aux producteurs, mais plutôt à les lâcher sans scrupule ! Lactalis s'attaque littéralement à la pérennité de la filière laitière et à la souveraineté alimentaire française. La FNPL ne laissera pas passer de telles décisions !
À l’opposé de Lactalis, la FNPL aura donc pour seule stratégie de soutenir les producteurs. Il est impératif et primordial que les producteurs poursuivent leur activité laitière et trouvent de nouveaux débouchés. La solution passera par la FNPL. Il n'est pas possible que les producteurs aient seulement 12 mois devant eux pour se retourner : la FNPL demande fermement à Lactalis, dans l'intérêt des producteurs, un délai beaucoup plus long pour identifier des alternatives. Celles-ci devront être individuelles ou collectives.
Les collèges de l'interprofession s’étaient accordés sur une feuille de route pour reconquérir les 24 milliards de litres de lait et sécuriser les actifs qui travaillent dans la filière : de telles décisions vont totalement à l'encontre. La FNPL n'a jamais été naïve et persistera dans son intransigeance vis-àvis des entreprises privées !
Il est urgent de remettre de l’ordre : des décisions sont aussi attendues dans le mois qui arrive pour clore ou non le litige entre Sunlait et Savencia. Il serait plus qu’inacceptable que des décisions similaires puissent être prises par un second groupe laitier français !
Pour Yohann Barbe, Président de la FNPL : "Nous n'avons qu’un seul mot d’ordre : collecter les producteurs et les payer conformément à la loi EGalim. Dans le cas contraire, la FNPL et son réseau prendront toutes leurs responsabilités, à l’État d'en faire autant !"