Sylvain Renault est exploitant à l’EARL derrière la Croix à Oëlleville. Dans son exploitation bio, il élève 110 vaches laitières. Le jeudi 17 mars, dans le cadre d’un après-midi portes ouvertes, il accueillait les représentants commerciaux de plusieurs solutions pour la gestion des effluents. Parmi eux trois marques de séparateurs de phases mobiles dont deux en démonstration.
Passage en zone vulnérable, augmentation des prix de l’azote, problématiques de stockage… De nombreux agriculteurs sont à la recherche de nouvelles solutions pour le traitement de leur lisier. Parmi les solutions qui s’offrent à eux : le séparateur de phase. Cet outil permet de séparer la phase sèche de la phase liquide des effluents, apportant ainsi deux produits finaux différents du lisier initial dont l’usage est simplifié. Pour accompagner et informer les agriculteurs concernés par ces problématiques, La Chambre d’Agriculture des Vosges, la Fédération Départementale des CUMA se sont jointes à l’organisation de cette journée technique.
Un séparateur de phase pour mieux gérer ses capacités de stockage
La première des raisons qui a poussé Sylvain Renault à se renseigner sur de nouvelles solutions pour la gestion de son lisier, c’est la capacité de stockage insuffisante de sa fosse :«nous sommes passés en zone vulnérable et nous nous sommes posé la question de notre gestion de lisier avec des capacités de stockage un peu faibles. La fosse fait aujourd’hui 700m3, il en manque entre 400 et 500 pour que le stockage soit suffisant. Nous avions besoin de trouver le moyen de stocker de plus grande quantité. Il y bien la solution de stocker dans une poche mais pour mettre dans une poche il faut séparer la phase solide. Et puis, nous sommes plusieurs agriculteurs en CUMA à être intéressés donc peut-être qu’on achètera une machine à plusieurs.»
Gestion des effluents et zone vulnérable
Les avantages du séparateur de phase ne se limite pas à l’optimisation capacités de stockage «en plus de l’amélioration du stockage, cette solution permet aussi d’apporter de l’azote au moment où la plante en a besoin, alors qu’aujourd’hui, comme l’exploitant est limité en stockage, il est contraint d’épandre plus souvent, un peu n’importe quand, et il y a des périodes où cet apport n’est pas valorisé» explique Jean-Marc Esteveni, technicien à la Chambre d’Agriculture. Il souligne également que le traitement du lisier en zone vulnérable soulève plusieurs interrogation pour les agriculteurs : «l’exploitant a souhaité se renseigner sur les séparateurs de phase car il est passé nouvellement en zone vulnérable. Il a donc besoin d’avoir une gestion différente de ses effluents. Qui dit « zone vulnérable » dit une certaine sensibilité des sols. Les règles d’épandage sont assez précises. On essaye d’épandre plutôt aux périodes où la végétation est en bon état pour pouvoir prélever l’azote. On essaye aussi d’amener que ce dont la plante a besoin. Il y a des calculs qui s’appellent les plans prévisionnels de fumure qui sont à faire tous les ans en fonction des fumures précédentes, des reliquats du sol, etc. On essaye alors de voir combien il faudra amener d’azote minéral en plus. Ici, le cas est un peu particulier car la ferme est en Bio donc l’exploitant n’ajoute plus d’azote mais ça reste le cas de beaucoup d’agriculteurs.»