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La Région sur le terrain suite à l'étendue de la FCO

Fabrice Couturier (président de Frsea), accompagné de Charles Guerder (éleveur laitier et allaitant) interpellent, Franck Leroy et Béatrice Moreau, sur la situation d’urgence liée à cette crise.  Photo LH
Fabrice Couturier (président de Frsea), accompagné de Charles Guerder (éleveur laitier et allaitant) interpellent, Franck Leroy et Béatrice Moreau, sur la situation d’urgence liée à cette crise. Photo LH

Jeudi 12 septembre, Franck Leroy, président de la Région Grand Est, et Béatrice Moreau, vice-présidente en charge de l’agriculture, se sont rendus au GAEC Nondier à Burlioncourt. Cette visite avait pour but de prendre connaissance des difficultés rencontrées par les éleveurs face à la crise sanitaire engendrée par la Fco. Les élus syndicaux ont fait le déplacement pour faire entendre les préoccupations et inquiétudes des éleveurs face à cette maladie.

Christian Nondier et son fils Jonathan élèvent des ovins et des bovins sur leur exploitation de Burlioncourt. La FCO, ils la subissent surtout sur les moutons. Depuis le début de la crise sanitaire, les éleveurs estiment leurs pertes à 6 % sur les brebis, et 30 % sur les béliers, pour un cheptel total de 480 brebis. La dégradation des animaux est très rapide, les symptômes comme les abcès ou les boiteries empêchent les ovins de se nourrir correctement, mais surtout de s’hydrater.

Jonathan Nondier constate «la difficulté principale est le traitement des brebis. Elles sont habituellement très vives, et nous avons du mal à les attraper. En général, quand nous pouvons les traiter, c’est parce qu’elles sont déjà très affaiblies. Il n’y a pas de règle, nous avons soigné une agnelle qui allait mieux au parc, et qui huit jours après, est morte».

La vaccination existe, mais comme pour le Covid 19, elle permet d’éviter les formes les plus graves, mais n’empêche pas de contracter la maladie. Pour Franck Leroy, président de la Région Grand Est, la vaccination reste la priorité, et l’État doit assurer la gratuité de cette prestation, et répondre aux besoins.

Un avenir incertain

Ce qui fait surtout peur aux éleveurs, c’est l’après-crise. La mortalité constitue un impact direct mais les problèmes de reproduction vont s’étendre sur le long terme, s’accompagnant des conséquences financières qui en découlent. Les avortements et les problèmes de fertilité touchent les ovins mais également les bovins. Charles Guerder, éleveur laitier et allaitant, a fait le déplacement pour alerter les représentants de la Région, sur la crise sanitaire qui touche également les bovins «mon troupeau a été vacciné pour les stéréotypes 4 et 8, mais c’est le 3 qui nous touche. La centaine de laitières de l’exploitation sont restées en bâtiment pour limiter la casse, mais ce sont les plus touchées. Pour l’instant, nous vivons une baisse de production significative de 8 litres de lait par vache, et 30 % des vaches laitières ont avorté. Nous avons dû également faire partir cinq taureaux sur les sept».

Les éleveurs sont d’accord, cette crise sanitaire va durer et pour l’instant, l’impact ne peut être calculé. Beaucoup de questions restent sans réponse pour le moment. Les agneaux et les veaux à naître seront-ils viables et bien formés ? Les problèmes de fertilité sont-ils réversibles pour tous ?… Les éleveurs présents déplorent également le manque de communication des services de l’État face aux risques sanitaires, que ce soit les FCO ou la MHE présentes dans les territoires voisins. «Nous avons l’impression d’être abandonnés dans nos fermes», voici le triste constat que dresse un éleveur.

Un soutien attendu

Avec cette crise, les éleveurs alertent également sur des problèmes de décapitalisation des animaux. Le souhait est de pouvoir bénéficier d’une aide financière pour traverser cette crise mais également pour permettre aux éleveurs de regarnir leurs troupeaux, et pallier les pertes de reproduction.

Le président de Région, Franck Leroy, entend les demandes et répond : «trouver avec la profession, nous y travaillons d’ores et déjà, des aides en matière de trésorerie, faire en sorte qu’il y ait des garanties bancaires qui soient apportées, faire en sorte que le monde bancaire soit compréhensif, pour qu’on préserve notre potentiel d’élevage dans notre région, c’est absolument fondamental».

La Région a su mettre en place des programmes pour soutenir l’élevage, comme le plan génétique pour les ovins ou le plan ambition éleveurs. À l’heure actuelle, elle doit mettre en place des aides pour permettre aux éleveurs de survivre et se reconstruire face à cette crise.