Dans le premier groupe de l’atelier, 80% des éleveurs présents produisaient déjà de l’énergie.
Alexis Descamps a présenté les conclusions de l’atelier : «Faut-il y aller ? Est-ce une opportunité ? La réponse est oui. Dans le cadre de la réduction des gaz à effet de serre, les énergies renouvelables offrent la possibilité de gagner en autonomie et de viser la neutralité carbone. Il faut savoir qu’aujourd’hui dans la consommation d’énergie, 75% de l’énergie que nous consommons sur notre exploitation vient du pétrole. Si nous nous fixons comme objectif la neutralité carbone d’ici 2050 il faut substituer cette énergie et remplacer la consommation le pétrole par la production. Les énergies renouvelables sont une complémentarité à l’élevage, à la fois sur le fourrage, l’environnement et les entreprises agricoles comme la méthanisation. C’est aussi l’opportunité de produire des engrais plus facilement disponibles (un digestat est plus facilement valorisable.) Cela peut aussi être l’opportunité du désamiantage par rapport au photovoltaïque. C’est aussi bien sûr une opportunité d’autoconsommation et donc de baisse de la facture électrique. Face à cela il y a des menaces : l’accessibilité par le voisinage, il y a l’aspect foncier avec l’agrivoltaïsme, il y a aussi la question du financement, de l’assurance et du cautionnement. Il est aussi important de bien s’entourer lors des travaux. Il faut bien dimensionner son projet à l’échelle de l’exploitation et réfléchir à l’échelle de son gisement pour ne pas se retrouver à faire la course des matières pour alimenter les systèmes auquel cas le modèle économique s’effondre. Dernier point : le portage financier. Il faut réfléchir à un portage collectif et rester vigilent face aux gros investisseurs pour ne pas non plus se faire voler à terme les unités. Il ne faut pas refaire ce qui a été fait en photovoltaïque, c’est-à-dire perdre la valeur en louant le toit de son bâtiment pendant 30ans. En conclusion, il est important de garder la valeur à l’agriculture et c’est là-dessus que nous devons travailler et bâtir des modèles pour pouvoir donner accès à l’ensemble des agriculteurs. Nous avons un potentiel qui est énorme. La production d’énergie est un prolongement de notre métier.»