Production et consommation d’électricité sont en baisse en région Grand Est en 2022, dans un contexte de crise énergétique majeure. La ressource renouvelable progresse, en particulier dans le domaine du solaire. RTE investit en faveur de la transition énergétique.
En livrant le détail des chiffres de la production et de la consommation d’électricité sur le Grand Est, le 1er juin, à Villers-lès-Nancy, la déléguée régionale RTE (Réseau de transport d’électricité), Elisabeth Bertin n’a pas hésité à qualifier 2022 « d’année de tous les records ». Une crise énergétique « majeure » qui s’explique par la conjonction de trois phénomènes inédits : le renchérissement du prix du gaz, conséquence du conflit en Ukraine ; la mise à l’arrêt de centrales nucléaires en France, la corrosion nécessitant des travaux de réparation conséquents ; une sécheresse longue qui a réduit la production hydraulique.
Le nucléaire majoritaire, mais en baisse
La production régionale totale d’électricité a atteint son plus bas niveau historique depuis 1992, à 66,7 TWh, en baisse de 23 % sur un an. L’Hexagone s’est révélé « importateur net d’électricité, pour la première fois depuis 1980 » confirme Elisabeth Bertin. Sur le Grand Est, si la ressource nucléaire conserve encore une part majoritaire (plus de la moitié), elle a baissé de 39 %. Les départements de la Moselle et de l’Aube, territoires dotés chacun une centrale nucléaire, à Cattenom et Nogent, fournissent à eux seuls 47 TWh. L’origine thermique, en deuxième position (17 %) augmente de 47 % en volume, à 11,3 TWh.
Tandis que l’hydraulique reflue de 12,5 %, les énergies renouvelables montent en puissance et dépassent désormais le quart des approvisionnements. L’éolien gagne encore 8 % et pèse désormais 8 TWh. Les bioénergies, dont la méthanisation agricole, progressent lentement, à 1,3 TWh. Elles sont en passe d’être dépassées par le solaire (1,2 TWh), encore marginal, mais ayant connu une « explosion » de 46 % sur l’exercice écoulé.
2022 a vu se multiplier les équipements photovoltaïque et a bénéficié d’un meilleur niveau d’ensoleillement. Le parc éolien installé est de 4.551 MW (+ 9 %), le solaire se situe à 1.129 MW (+ 22 %) et les biénergies à 242 MW (=). Le Grand Est s’inscrit dans la « solidarité électrique » avec toutes les régions et pays voisins. Il présente un solde importateur positif de 21,9 TWh.
De son côté, la consommation s’est arrêtée à 43,4 TWh, en baisse de 4,6 %. Corrigé des variations climatiques saisonnières, cet indicateur ressort à 40,7 TWh, en raison d’une diminution exceptionnelle, au cours de l’hiver.