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Production agricole mondiale : toujours plus de céréales et de viandes

Rapport "Perspectives agricoles OCDE - FAO 2024-2033"
Rapport "Perspectives agricoles OCDE - FAO 2024-2033"

Au cours des dix prochaines années, la croissance de la production agricole mondiale sera essentiellement portée par l’Inde et l’Afrique sub-saharienne, selon l’OCDE et la FAO. Elle reposera essentiellement sur des gains de productivité et de rendement.

Dans un ouvrage commun intitulé « Perspectives agricoles 2024-2033 », l’OCDE et la FAO dressent un panorama de l’agriculture mondiale au cours des dix prochaines années. A l’horizon de 2033, la Chine resterait le premier pays agricole au monde. En valeur, sa production (plus de 800 milliards de dollars- Md$) serait deux fois plus importante que celle de l’Inde, sa voisine. Mais la production agricole chinoise progresserait d’à peine 10 % au cours des dix prochaines années alors que le taux de croissance en Inde et en Afrique sub-saharienne avoisinerait 25 %. En Afrique, la valeur de la production agricole atteindrait alors 250 Md$. A l’échelle mondiale, la valeur de la production agricole mondiale devrait s’accroître de 1,1 % par an (en prix constants). Mais cette progression reposerait davantage sur les filières végétales (+1,3 %) que sur les filières animales (1.0 %). En volume, la production végétale croîtrait de 17 % entre la période 2021-2023 et 2033. Or la superficie ne progresserait que de 3,5 %. Autrement dit, 80 % de la croissance de la production végétale serait portée par une augmentation des rendements. En 2033, la planète récolterait 872 Mt de blé en 2033 (+ 83 Mt en dix ans). La production mondiale de maïs atteindrait 1,4 milliard de tonnes de maïs (+ 187 millions de tonnes - Mt en dix ans) et celle des autres céréales secondaires, dont le sorgho, 329 Mt (+ 30 Mt). Grâce à une amélioration des rendements, la collecte de lait progresserait de 1,6 % par an pour atteindre 1,085 Mdt en 2033. Entre temps, la production de viande augmenterait de 41 Mt équivalent carcasse (Mtéc). Elle atteindrait 388 Mt équivalent carcasse (Mtéc) mais la majeure partie de sa croissance serait avicole (+19 Mtéc) et asiatique. 

Une croissance moins intensive en GES

En 2033, l’agriculture mondiale serait moins intensive en gaz à effet de serre. Ses émissions ne progresseraient que de 6 % au cours des dix prochaines années. Si dans le même laps de temps, le gaspillage alimentaire est réduit de moitié, le bilan carbone de l’agriculture mondiale serait alors amélioré de 4 %. Par ailleurs, l’offre supplémentaire de produits agricoles contribuerait à réduire d’un quart, les 600 millions de personnes qui souffriraient encore de la faim. Actuellement, 700 Mt d’aliments sont perdues après la récolte et avant d’atteindre les marchés de détail. Toutefois, les maladies végétales et animales sont une cause majeure d’incertitude pour l’avenir de l’agriculture mondiale. Et comme des bassins de populations (Moyen Orient, Chine) resteront structurellement déficitaires, malgré les efforts pour accroître leur autosuffisance alimentaire, près de 20 % des calories consommées dans le monde seront l’objet d’échanges commerciaux. 

L’Inde et l’Afrique sub-saharienne 

Dans de nombreux secteurs, la croissance mondiale de la production agricole sera portée au cours des dix prochaines années par l’Inde et l’Afrique sub-saharienne. En 2033, l’Inde (154 Mt ; + 20 Mt) sera ainsi le premier pays producteur au monde de riz (587 Mt ; + 60 Mt). Et les pays africains sub-sahariens contribueront à plus de 50 % à l’augmentation de la production de céréales secondaires (+30 Mt en dix ans), et de sorgho en particulier. Toujours en Inde, d’importants investissements auront été déployés pour développer l’élevage bovin et pour améliorer les infrastructures de la filière de la viande, notamment la mise en place d’unités intégrées de transformation axées sur l’exportation. La viande de buffle restera très convoitée. L’Inde - premier producteur de lait au monde (220 Mt) - et le Pakistan (65 Mt) devraient compter pour plus de 30 % de la production mondiale en 2033. La hausse de leur production découlerait de l’augmentation du nombre de vaches et de bufflonnes laitières mais aussi d’une hausse des rendements. 

 

Aller plus loin :

> Consulter le rapport : synthèse ou document complet (sur le site web de l'OCDE)

> Site web de la FAO - Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture