
L’École d’Horticulture et de Paysage de Roville-aux-Chênes, propose un large panel de formations de la quatrième jusqu’à la formation adulte, dont le BTSA Métiers du végétal : Alimentation, Ornement, Environnement, nouvelle mouture du BTS Production Horticole.
Chaque année, ils sont une vingtaine à se diriger vers les métiers de la production horticole. Âgés de 18 à 30 ans, ils souhaitent exercer «un métier qui a du sens». Parmi les promotions de cette année, Juliette, Bastien, Julie et Boris, ont aussi cédé à l’appel du concret. Tous ont entre 23 et 26 ans et se forment aux métiers du végétal en apprentissage.
Des métiers qui ont du sens
En première comme en deuxième année de BTS, le maraîchage a le vent en poupe. En effet, c’est la découverte de cette production qui a conduit ces quatre élèves à se former en horticulture. «J’ai suivi plusieurs stages dans une ferme urbaine installée à Strasbourg» confie Juliette Haas, 24 ans, étudiante en BTS 1. Elle ajoute : «ce que j’aime dans le maraîchage, c’est le sens de ce métier nourricier». Quant à Julie Schaack, 24 ans, c’est après avoir expérimenté plusieurs petits boulots qu’elle a ressenti le besoin de «s’orienter vers quelque chose de manuel et de concret». C’est au cours de son parcours avec France Travail et une immersion en maraîchage qu’elle s’est inscrite en BTS Mv. «Au cours de cette immersion, j’ai rencontré quelqu’un qui avait obtenu un BP à Roville-aux-Chênes et qui m’en a parlé». La jeune femme s’est donc rendue aux portes ouvertes de l’établissement, et, la possibilité de s’inscrire en BTS par apprentissage, a fini de la convaincre.
Cécile Aubert enseigne les Sciences et Techniques Horticoles, et coordonne les BTS. Elle enseigne à l’École de Roville depuis 1998. L’enseignante a constaté «un retour à l’essentiel depuis le Covid. Cela a propulsé tous ces métiers nourriciers qui ont du sens». Un postulat que semblent confirmer ses étudiants en deuxième année. En effet, après une année de réflexion post Licence de langues, Bastien Delhomme, 23 ans, s’est réorienté en horticulture. «J’avais envie de travailler avec les plantes. J’étais très attiré par le maraîchage. Aujourd’hui, j’envisage plutôt de produire des plantes aromatiques et médicinales» précise-t-il.
Pour son camarade de classe, Boris Suty, 26 ans, c’est l’envie «de se rapprocher de l’environnement et de l’écologie» qui l’a conduit à pousser les portes du BTS MV. «Je voulais avoir un impact concret sur l’environnement, et je recherchais un métier plus manuel et qui ait du sens. De nos jours, la malbouffe est omniprésente, et je voulais aussi contribuer à une autre manière de s’alimenter» insiste-t-il. Après avoir visionné un reportage, Boris a découvert des modes de production tels que l’agroforesterie et la permaculture qui répondaient à ses convictions.


Produire autrement
«Je m’intéresse beaucoup aux nouvelles méthodes de production en maraîchage avec des sols vivants» explique l’élève de deuxième année. Convaincu, Boris souhaite s’installer en tant qu’associé sur l’exploitation biologique où il est apprenti pour le moment. Julie et Bastien, quant à eux, optent plutôt pour les plantes aromatiques et médicinales.
Selon Cécile Aubert, l’avantage du BTS Mv repose dans sa richesse. «La formation est très axée sur la diversification. C’est l’enjeu des futurs métiers de l’horticulture». ‘‘Produire autrement’’ voilà les grandes lignes du programme délivré par le ministère de l’Agriculture qui entend transmettre aux apprenants les clés nécessaires pour modifier les pratiques actuelles. «Nous parlons de transition agroécologique, mais nous parlons aussi de ce qui existe. C’est-à-dire que nous leur présentons aussi bien l’agriculture biologique, que les produits phytosanitaires. S’ils veulent pratiquer du conventionnel, ils le peuvent très bien» explique Christian Fleurentin, formateur en STH et agroéquipement.
Au cours de leur cursus, les apprenants de BTS MV sont formés à différents systèmes de culture : maraîchage bio, maraîchage hors sol, floriculture, pépinière plein sol et hors sol, arboriculture fruitière, mais aussi cultures en laboratoire in vitro. «L’horticulture est une filière qui propose de nombreux métiers qui vont de la production jusqu’à l’expérimentation et la recherche» appuie la référente des BTS.


Un rythme adapté
Le rythme de la formation est adapté aux productions horticoles. «En raison de l’aspect saisonnier de l’horticulture, nous concentrons les cours sur la période hivernale, qui correspond à la saison creuse» explique la formatrice.
L’alternance entre périodes en cours et en entreprise est irrégulière, mais, en volume, les élèves passent vingt-deux semaines par an en cours. «Le point fort de cette formation c’est que les classes sont mixées. Les deux statuts (initial et apprentissage) partagent les mêmes classes». Autre particularité, la formation est semestrialisée, et se déroule sur quatre semestres. «Le premier semestre est consacré à beaucoup de visites d’entreprises pour découvrir les métiers de l’horticulture» ajoute Cécile Aubert.
Au troisième semestre, un voyage d’étude est consacré à la «connaissance des techniques low-tech et high-tech en production horticole. Au cours de ce voyage, les élèves sont amenés à trouver des points communs entre ce qu’ils voient et leurs projets professionnels».
Ce découpage en semestres du BTS induit aussi un changement du mode d’évaluation. «Les élèves ne sont plus soumis à des épreuves nationales» explique Christian Fleurentin, «toutes les épreuves se déroulent sur le site de l’établissement».
En ce qui concerne la répartition des élèves de BTS MV, un tiers d’entre eux choisit la formation initiale, et les deux autres tiers privilégient l’apprentissage. En effet, ce rythme de formation ne manque pas d’arguments. Il s’agit d’abord d’un moyen de perfectionner son savoir-faire en entreprise, en supplément des travaux pratiques proposés par l’établissement. Selon Juliette, les cours apportent aussi un éclairage complémentaire aux périodes en entreprise. «J’ai travaillé le temps d’une saison avant mon BTS. Maintenant, grâce aux cours, j’ai plein de clés pour comprendre comment cela fonctionne. Car nous pratiquons aussi bien de la gestion que de l’agronomie» explique- t-elle.
Au-delà du gain d’expérience professionnelle que représente l’apprentissage, c’est aussi un avantage «quand on reprend nos études après une première expérience professionnelle» explique Bastien. Car «l’apprentissage permet d’étudier à un certain âge tout en ayant une autonomie financière». Enfin, ouverte aux personnes en situation de handicap, la formation est inclusive. La richesse du BTS MV repose aussi sur la diversité des profils qu’il accueille. «Les profils des candidats sont très variés. Des élèves viennent de Bac pro Conduite de production horticole ou paysage, de Bac général, des Bacs + 3 ou + 4 ou des reconversions professionnelles. C’est aussi cette hétérogénéité qui fait la richesse de cette formation» conclut Cécile Aubert.
Le BTS Métiers du végétal en chiffres.