"L’UPLV a été créée en 1974. À l’époque déjà, c’était une organisation de producteurs avec transfert de propriété, c’est-à-dire que l’UPLV était acheteuse de lait qu’elle revendait ensuite à de entreprises sous gestion des quotas avec l’administration. Avec le temps, l’UPLV a évoluée, notamment à la fin des quotas en 2012, avec une proposition de la part des industriels privés de passer en OP non commerciale. C’est-à-dire que nous n’avions plus le transfert de propriété du lait mais que les entreprises étaient acheteuses du lait directement auprès de nos coopérateurs sociétaires. La coopérative est donc passée en coopérative de services pour apporter la négociation du prix du lait et équilibrer les rapports de forces face aux entreprises privées. À cette époque nous avions trois acheteurs : Savencia, Triballat et Lactalis. En 2017, nous avons décidé de retravailler la coopérative, pour se réapproprier l’objet collecte-vente et en 2020 nous avons obtenu l’agrément collecte-vente. Cela nous permet d’acheter le lait à nos associés coopérateurs et de le revendre aux trois industriels qui sont toujours : Savencia, Triballat et Lactalis. En termes de volume cela représente 120 millions de litres de lait chez Savencia, 21 millions pour Tribillat et 12 millions pour Lacatlis.
Aujourd’hui, l’UPLV compte 332 producteurs coopérateurs et nous avons la propriété du lait. L’UPLV a donc la possibilité de vendre son lait à d’autres acheteurs que les trois industriels historiques mais surtout la capacité de proposer des projets innovants pour toujours aller chercher de la valeur ajoutée pour les producteurs. Car c’est notre objectif : aller chercher les euros nécessaires pour que les producteurs s’en sortent et que la filière laitière soit toujours aussi attractive et rémunère ceux qui font le lait.
L’UPLV est partenaire des assises car la filière laitière est la première production du département des Vosges. Nous avons le climat qui le permet et nous avons aussi la particularité d’avoir une zone de montagne qui, elle, peut difficilement penser à faire autre chose qu’une production bovine et, depuis longtemps, le choix a été fait dans les montagnes Vosgiennes de faire du lait avec transformation fromagère. Donc pour nous, département des Vosges, il était capital de s’associer à cet évènement national de réflexion sur l’avenir du lait en France et, en particulier dans le département. Rappelons-le, le département des Vosges c’est 400 millions de litres produits et transformés sur le territoire par quatre entreprises : trois privées et une coopérative. Il est important de souligner que nous avons ces soutiens industriels présents sur le territoire. Il faut que nous les fassions vivre et que nous arrivions à trouver de la rémunération pour renouveler nos actifs.
Si l’UPLV est présente aux côtés de la FDSEA dans l’organisation de cet événement, c’est aussi que nous avons toujours eu un besoin, nous négociateurs du prix de lait, du poids syndical pour faire avancer les choses soit face aux industriels soit face à la grande distribution. Pour nous, UPLV, il a toujours été primordial de travailler en étroite collaboration avec le syndicalisme et les fédérations de producteurs. Chacun a son rôle : la négociation du prix du lait est le rôle des organisations de producteurs, le syndicat de son côté apporte le poids politique qui permet de faire bouger les lignes comme dans le cas de la loi EGAlim 2 par exemple. Faire écrire de telles lois et les défendre c’est bien le rôle du syndicalisme. Nous avons donc chacun notre part à jouer pour pouvoir demain assurer le renouvellement de la filière lait sur le département des Vosges."
Yohann Barbe, président de l’Union des producteurs de lait des Vosges