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Déterminée à faire perdurer l’exploitation familiale

Pauline Thirion s’est installée avec 32 chèvres sur la ferme familiale ©Marion Falibois.
Pauline Thirion s’est installée avec 32 chèvres sur la ferme familiale ©Marion Falibois.

En ces premiers jours de 2023, Pauline Thirion est officiellement devenue associée du GAEC Saint-Pierre. Une exploitation familiale en polyculture élevage de la commune d’Auzainvilliers sur laquelle elle exerce avec ses parents : Catherine et Jean-Marc Thirion.

Bien qu’elle ne soit officiellement installée que depuis quelques jours, reprendre l’exploitation familiale était une résolution de longue date pour la jeune éleveuse.

Pouvez-vous vous présenter et présenter votre parcours ?

Pauline Thirion : "J’ai 28 ans et je me suis installée en tant qu’associée sur l’exploitation de mes parents le 1er janvier 2023. Avant cela j’ai fait un Bac S à Mirecourt, à la suite duquel j’ai fait un an et demi de médecine à la fac de Nancy puis j’ai été assistante vétérinaire pendant sept ans. A la suite de ça, j’ai fait un BPREA à Mirecourt en 2021-2022. L’objectif était de me préparer à l’installation. Enfin, les six mois précédant mon installation j’ai été aide familiale.

Pouvez-vous présenter l’exploitation ?

P.T. : Le GAEC Saint-Pierre est une exploitation familiale. Mon grand-père s’était installé le 1er janvier 1962, mon père lui a repris la ferme en 1986 et ma mère l’a rejoint en 1999. Nous avons aussi un salarié à 20% qui participe à l’entretien et aux cultures. A l’origine, c’était une exploitation laitière. Aujourd’hui nous avons un atelier d’engraissement avec environ 120 taurillons Blonds d’Aquitaine et Charolais, nous avons 1500 poules avec une production d’œufs en plein air label rouge. La SAU est de 205ha avec une centaine d’hectares de prairies temporaires et de cultures dont de l’orge pour l’alimentation des animaux et le reste en herbe avec vente de foin.

Nous avons chacun notre atelier : mon père s’occupe des taurillons et des céréales, ma mère des poules, de la vente mais également de l'administratif et de la comptabilité de la ferme, moi des chèvres et, prochainement, de la transformation. Nous restons quand même complémentaires.

Jean-Marc Thirion : «Ici, tout le monde suit tout le monde.

Pourquoi avez-vous choisi de vous reconvertir professionnellement ?

P.T. : Être assistante vétérinaire m’a permis de travailler avec des animaux et j’en ai profité pour apprendre à faire les soins de base. Mais j’avais cette envie de retrouver la nature et la campagne. Cela fait bien longtemps que j’avais l’idée de revenir sur l’exploitation familiale, mais mes parents s’y opposaient.

J-M. T. : Nous voulions que nos filles fassent tout sauf le métier de paysan. Avant, nous étions laitiers et nous ne voulions pas qu’elles rencontrent les difficultés que nous avons pu rencontrer.

Quel est votre projet d’installation ?

P.T. : Malgré cela j’ai repris l’exploitation, mais je lui ai quand même donné une autre direction. Avant, c’était un élevage de vache laitières et de poules pondeuses avec une production livrée à des industriels. Pour mon installation j’ai mis en place un nouvel atelier avec l’acquisition de 32 chèvres Alpines. Mon projet est de produire du lait pour le transformer dans mon laboratoire puis de vendre mes produits directement à la ferme. Selon moi le circuit-court permet de faire moins et mieux. La vente directe me permettra de travailler pour moi et de maîtriser davantage les prix."